Arrêter un antidépresseur : pourquoi un sevrage progressif est indispensable?

De nombreux patients se posent la question de savoir comment arrêter un antidépresseur en toute sécurité. Selon un manuel publié par le Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique (CBIP), l’arrêt brutal expose à un risque élevé de symptômes de sevrage, observés chez 20 à 78 % des patients selon les études.

Quels sont les symptômes de sevrage ?

Ils apparaissent généralement quelques jours après l’arrêt et peuvent durer de 1 à 3 jours si le traitement est repris. Les plus fréquents sont :

  • vertiges, troubles de l’équilibre,
  • nausées, diarrhée, perte d’appétit,
  • insomnie, cauchemars, fatigue,
  • tremblements, sensations de “décharges électriques”,
  • anxiété, irritabilité, voire symptômes dépressifs.

Ces manifestations surviennent surtout avec les ISRS (paroxétine, sertraline, escitalopram…) et les IRSN (venlafaxine, duloxétine), mais peuvent concerner aussi les antidépresseurs tricycliques.

Comment réussir son arrêt ?

Les experts recommandent une diminution progressive des doses sur 2 à 4 semaines, adaptée à chaque patient.

  • Si des symptômes apparaissent, il est conseillé de revenir à la dose précédente puis de réduire plus lentement.
  • La fluoxétine, grâce à sa longue demi-vie, provoque moins de symptômes et peut parfois être arrêtée plus facilement.
  • Le suivi médical régulier et, si possible, un accompagnement psychologique (thérapie cognitive, pleine conscience) diminuent le risque de rechute.

Passer d’un antidépresseur à un autre

Dans certains cas, un switch thérapeutique est nécessaire. Quatre méthodes existent (réduction progressive avec ou sans période de “wash-out”, chevauchement ou arrêt direct), mais leur choix dépend du médicament et du profil du patient.

Un arrêt bien conduit repose sur une décision partagée entre le patient et son médecin, un schéma de sevrage individualisé, et une surveillance attentive pour limiter les symptômes de sevrage et prévenir la rechute.


 Les bons réflexes pour arrêter un antidépresseur

  • Ne jamais arrêter brutalement : réduire la dose progressivement, sur plusieurs semaines.
  • Toujours en parler avec son médecin avant de modifier le traitement.
  • Être attentif aux symptômes : vertiges, troubles du sommeil, anxiété ou sensations inhabituelles doivent être signalés.
  • Ne pas culpabiliser : les symptômes de sevrage sont fréquents et disparaissent en général rapidement si la dose est ajustée.
  • Privilégier un suivi psychologique (thérapie cognitivo-comportementale, pleine conscience) pour diminuer le risque de rechute.
  • Rester patient : chaque sevrage est différent, certains nécessitent plus de temps que d’autres.

Source: Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique (CBIP)