Gliome agressif : la FDA approuve en urgence la dordaviprone

La Food and Drug Administration (FDA) américaine vient d’accorder une autorisation accélérée à la dordaviprone (Modeyso®, Jazz Pharmaceuticals) pour le traitement du gliome diffus mutant H3 K27M évolutif, après au moins un traitement préalable. Il s’agit du premier traitement systémique validé pour ce sous-type rare et agressif de gliome.

Le gliome diffus mutant H3 K27M, classé tumeur médiane de grade 4, touche majoritairement les enfants et jeunes adultes. La survie médiane n’excède pas un an. Jusqu’ici, la radiothérapie constituait le traitement de référence, avec très peu d’options après une rechute, si ce n’est les soins palliatifs.

La dordaviprone est une imipridone orale de première classe. Elle agit en perturbant le métabolisme des cellules tumorales et en renforçant la sensibilité des tumeurs à l’immunité.
L’autorisation repose sur les résultats groupés de cinq études monocentriques menées auprès de 46 adultes et 4 enfants présentant des tumeurs récurrentes après radiothérapie.
Les adultes recevaient 625 mg une fois par semaine. Les enfants recevaient une dose hebdomadaire ajustée selon leur poids. Le diagnostic moléculaire a été confirmé par immunohistochimie ou séquençage tumoral.

Les résultats obtenus ont été très prometteurs :

  • Taux de réponse globale : 22 %
  • Délai médian de réponse : 8,3 mois
  • Durée médiane de réponse : 10,3 mois

Parmi les 11 patients répondeurs :

  • 73 % ont maintenu leur réponse ≥ 6 mois
  • 27 % ≥ 12 mois
  • Réduction ≥ 50 % des doses de corticostéroïdes chez 46,7 % des patients évaluables
  • Amélioration de l’état de performance chez 20,6 % des patients

Environ 60 % des patients ont présenté des effets indésirables liés au traitement, principalement :

  • Fatigue (34 %)
  • Nausées (18 %)
  • Lymphopénie (14 %)

Les effets graves les plus fréquents : hydrocéphalie (8 %) et nausées (8 %). Des événements indésirables de grade 3 ont été observés chez 20 % des patients, surtout la fatigue (10 %).
Un cas de convulsion et un cas d’embolie pulmonaire ont été signalés, sans décès imputable au traitement.
Les précautions d’emploi mentionnent un risque d’hypersensibilité, d’allongement de l’intervalle QTc et de toxicité embryo-fœtale.

Un essai clinique de phase 3 est en cours afin de confirmer l’efficacité et la sécurité de la dordaviprone dans le gliome diffus mutant H3 K27M récurrent.

Cette approbation marque un tournant dans la prise en charge d’un cancer cérébral particulièrement agressif, offrant une lueur d’espoir aux patients et à leurs familles.