Spironolactone en dermatologie : le risque d’hypotension est très faible!

La spironolactone est utilisée hors AMM pour le traitement de l’acné, de l’hirsutisme et de l’alopécie féminine. Pour savoir si l’administration de cet antihypertenseur en dehors de son indication première a des conséquences sur la pression artérielle,une équipe new yorkaise a présenté dans une lettre à l’éditeur du Journal of American Academy of Dermatology, les résultats d’une étude rétrospective monocentrique portant sur 2 084 patientes ayant reçu au moins une fois une cure de spironolactone pour une atteinte dermatologique. Celles pour lesquelles on disposait de chiffres tensionnels plus de trois mois auparavant et d’une nouvelle évaluation au moins une fois au cours du suivi ont été incluses. Elles étaient au nombre de 1 173. 

Les résultats ont révélé que seulement 3,1 % de ces femmes, soit 36, ont été victimes d’une hypotension. Pour deux des patientes ayant présenté une hypotension, la dose a été diminuée tandis qu’une autre a arrêté le traitement. Ces données viennent confirmer celles d’une étude rétrospective ayant inclus 403 femmes prenant de la spironolactone pour une acné dont 267 ont eu une diminution la PA systolique moyenne de 3,5 mm Hg. Dans un autre essai, 100 femmes recevant 0,25 mg de minoxidil oral et 25 mg de spironolactone pour une alopécie androgénétique ont présenté une baisse moyenne de 4,25 mmHg de la PA systolique avec deux patientes victimes d’hypotension orthostatique. 

Cette étude suggère que le risque d’hypotension au cours du traitement de pathologies dermatologiques par spironolactone est très faible avec seulement 0,26 % de cas d’hypotension requérant une modification du traitement et une absence d’impact marqué sur la PA systolique et diastolique moyennes.

Il est cependant recommandé de mesurer la PA avant d’entreprendre un traitement par spironolactone. Une surveillance régulière de la PA semble inutile en l’absence de symptômes orthostatiques. Une étude prospective serait cependant souhaitable pour confirmer ces observations…

Source : JIM