Rosacée : l’ivermectine a un double effet
En plus de réduire la densité de Demodex, le traitement topique à l’ivermectine augmente la densité de Staphylococcus epidermidis sur la peau des patients atteints de rosacée. C’est ce qu’a révélé l’étude menée par le Dr Teruaki Nakatsuji, du département de dermatologie de l’Université de Californie à San Diego, et qui a été publiée en ligne le 29 octobre dans le Journal of Investigative Dermatology.
Dans cette étude monocentrique ouverte, 10 adultes (âge moyen, 66,4 ans) atteints de rosacée papulopustuleuse ont été traités avec une crème d’ivermectine à 1 % par jour pendant 12 semaines.
A la fin de l’étude, la densité des acariens Demodex a été significativement réduite sur la peau lésionnelle avec l’ivermectine topique, qui a des effets anthelminthiques contre Demodex et constitue un traitement efficace contre la rosacée. De même, l’abondance absolue de S. epidermidis a augmenté après le traitement à l’ivermectine sur la peau lésionnelle, tandis qu’aucun changement n’a été observé chez Cutibacterium acnes.
Aucun changement n’a été observé sur la peau non lésionnelle chez les patients atteints de rosacée.
L’ivermectine topique a également réduit le nombre de papules et les scores CEA (tous deux P = 0,002) chez les personnes atteintes de rosacée.
Enfin, selon les auteurs de l’étude, le traitement à l’ivermectine topique peut améliorer les symptômes de la rosacée en modulant le microbiome cutané au-delà de la diminution du Demodex. Les résultats de cette étude fournissent des informations précieuses sur les subtilités du microbiome cutané dans la physiopathologie de la rosacée et mettent en évidence les interventions thérapeutiques potentielles ciblant le microbiome cutané.