Anticoagulants + AINS : une association qui double le risque hémorragique!

Une récente étude danoise a mis en lumière un risque accru d’hémorragie interne chez les patients prenant des anticoagulants lorsqu’ils consomment simultanément des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à visée antalgique. Cette découverte souligne l’importance d’une gestion prudente des traitements combinés, en particulier chez les patients à risque élevé de complications hémorragiques.

L’étude, publiée dans « European Heart Journal », a évalué le risque d’hémorragie interne sous anticoagulants en cas de prise concomitante d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à visée analgésique. Pour les besoins de l’étude, les auteurs ont utilisé les données de 51 794 personnes des registres nationaux danois ayant reçu des anticoagulants après un événement thromboembolique veineux.

Les résultats de l’étude ont révélé que le risque d’hémorragie intestinale, cérébrale, pulmonaire ou vésicale a été multiplié par 2,09 fois. Le risque le plus élevé était associé au naproxène (4,1 fois plus élevé) suivi du diclofénac (3,3 fois plus élevé) ; le risque le plus faible était associé à l’ibuprofène (1,79).
Le risque d’hémorragie intestinale liée à l’utilisation d’AINS est apparu 2,24 fois plus élevé que sans AINS, celui d’hémorragie cérébrale 3,22 fois plus élevé, et celui d’hémorragie pulmonaire 1,36 fois plus élevé. Enfin, le risque d’anémie par saignement était triplé avec les AINS.

Ces résultats mettent en évidence la nécessité d’une prudence accrue lors de la prescription de ces deux classes de médicaments ensemble. Les professionnels de santé devraient évaluer les antécédents médicaux des patients et limiter l’usage des AINS chez ceux présentant un risque élevé de saignement. Lorsque c’est possible, ils doivent  privilégier des alternatives aux AINS, comme le paracétamol, pour la gestion de la douleur chez les patients sous anticoagulants. Quant aux patients nécessitant une combinaison de ces traitements, la prescription d’AINS doit évidemment se faire à la dose la plus faible et pour la durée la plus courte possible, et ils doivent être suivis de près pour détecter précocement des signes d’hémorragie, et être informés des risques encourus.

Source: Le quotidien du pharmacien