Diabète: les patchs de capsaïcine efficaces contre les douleurs neuropathiques

Lors du 60e Congrès Annuel de l’Association Européenne pour l’Étude du Diabète (EASD), l’étude CASPAR a confirmé l’intérêt des patchs de capsaïcine haute concentration chez les patients souffrant de neuropathie périphérique diabétique douloureuse. L’étude a révélé, sur 12 mois et jusqu’à 4 traitements prescrits, , une baisse des scores d’intensité de la douleur, une amélioration des sensations de brûlure, picotements et engourdissements, mais aussi une réduction des antalgiques concomitants.

L’étude CASPAR est une étude de cohorte rétrospective sur 12 mois menée à partir du registre allemand de la douleur (iDocLive). 826 patients ont été inclus dans cette étude. Ils avaient reçu un diagnostic de neuropathie périphérique diabétique douloureuse  et avaient été traités au moins une fois avec le patch de capsaïcine à haute concentration. L’évaluation des symptômes de douleur neuropathique à l’aide du score du questionnaire Pain Detect (PDQ-7) a eu lieu au départ et après chaque traitement. L’utilisation de médicaments analgésiques concomitants a également été évaluée avant et après l’initiation du traitement par capsaïcine.

Parmi les 826 patients, tous ont reçu au moins un traitement par patch de capsaïcine. 79 % en ont reçu deux, 56 % en ont reçu trois, et 34 % en ont reçu quatre au cours de la période d’un an (les intervalles de traitement recommandés sont d’au moins 90 jours). Le score moyen de douleur sur 24 heures (average 24-hr pain intensity/API, échelle allant de 0 à 100) au début de l’analyse était de 57,5 ± 18,2 et a diminué à 16 chez les patients ayant reçu quatre traitements de capsaïcine (279 patients) (p < 0,001). Le score total du PDQ-7 (7-item pain DETECT questionnaire/PDQ-7 ; score allant de 0 à 35) au départ était en moyenne de 22,1 et a diminué à 18,2, 17,8, 17,8 et 17,8 après 1, 2, 3 et 4 traitements, respectivement.

Avant de recevoir les patchs de capsaïcine, 100 % des patients prenaient des médicaments contre la douleur, en moyenne 7,7 +/- 2,5 médicaments. Après avoir commencé le traitement avec le patch de capsaïcine, ils prenaient encore en moyenne 4 +/- 1,6 médicaments concomitants contre la douleur, en plus du patch. Après quatre traitements par patchs de capsaïcine, 27,8 % des patients se passaient complètement d’analgésiques concomitants. Il a également été observé une diminution de l’utilisation d’antidépresseurs, d’antiépileptiques et même des opioïdes forts. 

L’étude CASPAR a mis en évidence un soulagement substantiel de la douleur, une amélioration de ses symptômes et une réduction de l’utilisation de médicaments concomitants à visée antalgique. Ce résultat était attendu, car la capsaïcine agit sur les petites fibres nerveuses, notamment les fibres C sensibilisées, en les mettant au repos pendant environ trois mois, réduisant ainsi la sensation douloureuse.

Mais au-delà du soulagement obtenu, la capsaïcine pourrait avoir un effet de modification du cours de la maladie (disease-modifying), similaire à ce qu’on observe dans la neuropathie post-chimiothérapie, où la zone douloureuse se réduit progressivement avec son utilisation.

Source : Medscape