Prévention du cancer colorectal : L’aspirine serait plus efficace chez les adultes ayant un mode de vie malsain!

Une étude, dont le premier auteur est le Dr Daniel R. Sikavi, du Massachusetts General Hospital et de la Harvard Medical School à Boston, a révélé que l’aspirine pourrait être plus efficace pour la prévention du cancer colorectal (CCR) chez les adultes ayant un mode de vie malsain, en particulier les fumeurs ayant un poids corporel plus élevé, suggèrent de nouvelles données. 

En effet, dans l’étude publiée en ligne dans JAMA Oncology, les chercheurs ont analysé l’utilisation régulière d’aspirine (définie comme la prise de deux comprimés standard de 325 mg ou plus par semaine) à l’aide de données de suivi à long terme provenant de 63 957 femmes et de 43 698 hommes. Ils ont calculé un score de mode de vie sain pour chaque participant en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC), de la consommation d’alcool, de l’activité physique, du régime alimentaire et du tabagisme, les scores les plus élevés correspondant à des modes de vie plus sains.

Les résultats comprenaient l’incidence cumulative sur 10 ans ajustée multivariable du CCR, la réduction du risque absolu (RRA) avec l’utilisation d’aspirine et le nombre de sujets à traiter associé à l’utilisation régulière d’aspirine par score de style de vie.

A la fin de l’étude, 2 544 nouveaux cas de CCR ont été documentés. L’incidence cumulée du CCR sur 10 ans était de 1,98 % chez les utilisateurs réguliers d’aspirine, contre 2,95 % chez les non-utilisateurs, ce qui correspond à un ARR de 0,97 %.

Le RRA associé à l’utilisation d’aspirine était plus élevé chez les individus ayant les scores de mode de vie les plus malsains et diminuait progressivement avec les scores de mode de vie plus sains. Les personnes ayant les scores de mode de vie les plus malsains (0-1) avaient un ARR sur 10 ans de 1,28 % suite à l’utilisation d’aspirine, tandis que celles ayant les scores de mode de vie les plus sains (4-5) avaient un ARR de 0,11 %.

Parmi les composantes individuelles du score de mode de vie sain, un IMC plus élevé et le tabagisme étaient corrélés à de plus grandes réductions du risque de CCR liées à l’utilisation d’aspirine.

Selon les auteurs de l’étude, ces résultats soutiennent l’utilisation des facteurs de risque liés au mode de vie pour identifier les individus qui peuvent avoir un profil risque-bénéfice plus favorable pour la prévention du cancer avec l’aspirine. 

Source: Medscape