Cancer du côlon: un programme d’exercice structuré améliore la survie chez les patients

Lors de la réunion annuelle 2025 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), une étude majeure a mis en lumière les bienfaits d’un programme d’exercice physique personnalisé sur la survie des patients atteints d’un cancer du côlon de stade III ou de stade II à haut risque, après traitement chirurgical et chimiothérapie adjuvante.
Conduit entre 2009 et 2023, l’essai clinique international CHALLENGE a rassemblé 889 participants provenant de six pays. Parmi eux, 90 % étaient atteints d’un cancer du côlon de stade III, tandis que les 10 % restants souffraient d’un cancer de stade II à haut risque. Tous les patients avaient auparavant subi une chirurgie curative suivie d’une chimiothérapie adjuvante.
Les participants ont été répartis aléatoirement en deux groupes : l’un a suivi un programme structuré d’exercices physiques (445 personnes), tandis que l’autre a reçu uniquement des supports d’information sur l’activité physique et une alimentation saine (444 personnes). Tous les patients ont continué à bénéficier d’un suivi standard lié à leur cancer.
Le programme structuré comprenait un accompagnement par un coach spécialisé deux fois par mois au début, avec des séances d’exercices encadrés et des conseils personnalisés, incluant une « prescription d’exercice ». Après six mois, le rythme des rencontres était réduit à une fois par mois, avec un soutien supplémentaire possible selon les besoins.
Les résultats sont parlants : les deux groupes ont vu leur condition physique s’améliorer, mais les bénéfices étaient nettement plus marqués chez les participants au programme structuré. Ces améliorations — en particulier en termes de VO2 max, d’activité physique de loisir, et de distance parcourue en six minutes — se sont maintenues pendant trois ans.
Après un suivi médian de 7,9 ans, le cancer est réapparu chez 93 patients du groupe d’exercice, contre 131 dans le groupe éducatif. Le taux de survie sans maladie à 5 ans était de 80 % pour les patients ayant suivi le programme structuré, contre 74 % dans l’autre groupe. Cela représente une réduction de 28 % du risque de récidive ou de nouveau cancer pour les patients physiquement actifs.
La survie globale à 8 ans renforce encore ces résultats : 90 % dans le groupe structuré, contre 83 % dans le groupe témoin, soit une réduction de 37 % du risque de décès.
Cependant, une incidence plus élevée d’effets secondaires musculo-squelettiques — comme des claquages ou des fractures — a été observée dans le groupe pratiquant l’exercice (19 % contre 12 %). Dans 10 % des cas, ces incidents étaient directement liés au programme.
Cette étude constitue une avancée majeure : c’est la première à prouver rigoureusement qu’un programme d’activité physique adapté peut non seulement améliorer la condition physique, mais aussi réduire significativement les risques de récidive et augmenter la survie des patients atteints d’un cancer du côlon à un stade avancé.