De nouveaux dérivés de cannabis bientôt interdits en France

De nouveaux dérivés du cannabis, le H4-CBD et le H2-CBD, viennent de rejoindre la liste rouge de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

En effet, après l’interdiction de produits à base de hexahydrocannabinol (HHC), l’an dernier, l’agence a classé ce vendredi, sur la liste des stupéfiants, de nouveaux composés dérivés du cannabis en raison de leurs « risques » pour la santé. L’interdiction de leur production, de leur vente et de leur usage sera effective à partir du 3 juin.

Les molécules concernées sont issues de la transformation des substances naturelles de la plante par un processus chimique, et des cannabinoïdes purement synthétiques. Vendus notamment sur internet et dans des boutiques de CBD, ces produits se présentent sous la forme d’huile, de résine, d’herbe, de spray, de bonbons et de liquides pour cigarettes électroniques . Cette décision fait notamment suite à des signalements de consommation ayant entrainé des effets graves reçus par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A).

La consommation de ces substances peut entraîner des effets immédiats tels que des vomissements, une perte de connaissance, un coma, des convulsions, une paranoïa, de l’anxiété, une hypertension artérielle, une tachycardie. Ces substances miment les effets du THC, principal composant psychoactif du cannabis, avec des effets graves et plus intenses que ceux ressentis avec la consommation de cannabis. De plus, ces produits risquent d’entrainer une dépendance. 
 

L’ANSM prévient, en outre, que « ces produits risquent d’entraîner une dépendance » comme pour le cannabis, et que leur composition « peut ne pas correspondre à celle indiquée sur l’emballage du produit vendu ».

Selon l’ANSM, depuis le 1er septembre 2023, 90 cas ont été remontés aux centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) dont 40 % ont conduit à une entrée aux urgences ou une hospitalisation. L’agence maintient « une surveillance attentive de l’émergence de nouveaux cannabinoïdes sur le marché et de leurs effets sur la santé », en lien avec les CEIP-A.

Contrairement au THC, le CBD n’est pas visé par la décision de classement sur la liste des stupéfiants car « il ne présente pas, notamment, de risque d’abus ou de dépendance », précise l’ANSM.