Démence : la rispéridone de nouveau pointée du doigt pour son risque d’AVC

Une étude britannique de grande envergure relance le débat sur la sécurité de la rispéridone chez les personnes âgées atteintes de démence. Ce traitement, souvent prescrit pour calmer l’agitation ou les troubles du comportement, serait associé à un risque nettement plus élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Une enquête sur plus de 165 000 patients
Les chercheurs des universités d’Exeter et de Brunel (Angleterre) ont analysé les dossiers médicaux de 165 027 personnes âgées de plus de 65 ans, diagnostiquées avec une démence entre 2004 et 2023.
Parmi elles, 28 403 patients avaient récemment commencé un traitement par rispéridone. Ces derniers ont été comparés à un groupe témoin de 136 624 patients présentant le même profil, mais sans traitement antipsychotique.
Un risque accru, quelles que soient les antécédents
Les résultats sont clairs : le risque d’AVC était 28 % plus élevé chez les patients sous rispéridone que chez ceux qui n’en prenaient pas.
Plus surprenant encore, ce sur-risque persistait même chez les personnes sans antécédents cardiovasculaires ni accident vasculaire cérébral.
Autrement dit, la rispéridone semble représenter un danger intrinsèque pour le cerveau des personnes âgées fragiles, indépendamment de leur état cardiovasculaire.
Des prescriptions à manier avec prudence
Pour les auteurs de l’étude, cette observation doit inciter à une grande rigueur dans la prescription des antipsychotiques chez les personnes atteintes de démence.
Avant d’y recourir, il est recommandé :
- d’écarter les autres causes de troubles du comportement,
- de tester d’abord des approches non médicamenteuses,
- et de réévaluer régulièrement la nécessité du traitement, afin d’éviter toute exposition prolongée inutile.
Un signal d’alerte pour les soignants et les familles
Les antipsychotiques peuvent parfois sembler indispensables face à des comportements difficiles à gérer, mais ils ne sont jamais dénués de risques. Cette étude rappelle que le bénéfice doit toujours être soigneusement pesé face au danger potentiel, en particulier dans une population aussi vulnérable que celle des personnes âgées atteintes de démence.
Source: Medscape