La lévofloxacine efficace en prévention de la tuberculose
Sur 453 enfants de moins de cinq ans exposés à un adulte atteint de tuberculose multirésistante au sein de leur foyer, et ayant bénéficié d’un traitement par la levofloxacine seuls cinq d’entre eux ont développé une tuberculose multirésistante. C’est ce qu’a révélé l’essai de phase 3 appelée TB-Champ, mené en Afrique du Sud par une équipe du Centre Desmond Tutu de l’université de Stellenbosch. D’autre part, très peu d’effets secondaires liés à la prise quotidienne de lévofloxacine ont été observés. Ce traitement semble donc efficace pour protéger les enfants lorsqu’un adulte du foyer est atteint de tuberculose multirésistante.
La seconde étude (essai Vquin), menée cette fois-ci au Vietnam, a inclus 2 041 adolescents et adultes, vivant avec une personne atteinte de tuberculose multirésistante. Après un traitement quotidien durant six mois, ils ont été suivis jusqu’à 30 mois par l’équipe de recherche de l’institut de recherche médicale Woolcock de l’université de Sydney.
Les auteurs de l’étude ont noté 45 % de cas de tuberculose en moins dans le groupe ayant reçu de la lévofloxacine par rapport au groupe placebo. Dans l’ensemble, la lévofloxacine a été bien tolérée chez les participants.
Les deux équipes, qui ont collaboré dès le départ, ont combiné leurs données sur l’efficacité et la sécurité de ce traitement. Dans les deux essais, la lévofloxacine réduit le risque de développer une tuberculose de 60 %. Ces données sont une avancée conséquente pour prévenir la tuberculose multirésistante, surtout chez les enfants, qui contractent la maladie le plus souvent au contact d’un proche dans leur foyer.
Enfin, selon un communiqué de Unitaid, aucun essai clinique randomisé sur un traitement préventif n’avait encore été mené à ce jour. Pourtant, entre 400 000 et 450 000 personnes développent une tuberculose multirésistante chaque année, dont environ 30 000 enfants, « et seules deux personnes sur cinq ont accès à un traitement approprié », précise l’un des organismes financeurs de la première étude.
Source : Le quotidien du pharmacien