Médicaments en 3D : la start-up montpelliéraine MB Therapeutics vise 2026

Montpellier s’impose une nouvelle fois comme un pôle d’innovation en santé. La start-up montpelliéraine MB Therapeutics s’apprête à bouleverser la chaîne de production pharmaceutique avec une technologie de fabrication de médicaments par impression 3D. Objectif affiché : une mise sur le marché dès 2026.

Fondée par une équipe de pharmaciens, d’ingénieurs et de chercheurs, MB Therapeutics ambitionne de rendre la production de médicaments plus souple, plus rapide et plus personnalisée. Grâce à l’impression 3D, il devient possible d’imprimer une dose exacte, adaptée à chaque patient, sous une forme galénique optimisée (forme, texture, libération prolongée…).

« Aujourd’hui, l’industrialisation impose des formats standards. Nous voulons aller vers une médecine à la carte, surtout pour les enfants, les personnes âgées ou les patients souffrant de pathologies rares », explique un des fondateurs.

L’innovation repose sur des imprimantes 3D pharmaceutiques capables de déposer couche par couche des substances actives et excipients, avec une extrême précision. Résultat : des comprimés personnalisés, fabriqués à la demande, à l’unité, sans passer par des chaînes de production complexes.

Cette technologie permet également d’intégrer plusieurs principes actifs dans un seul comprimé, réduisant ainsi le nombre de prises quotidiennes — un avantage majeur en termes d’observance.

L’un des défis majeurs : garantir la qualité pharmaceutique des comprimés imprimés. MB Therapeutics travaille en partenariat avec des laboratoires académiques et des autorités de santé pour développer un cadre réglementaire robuste. La société anticipe une AMM (autorisation de mise sur le marché) de ses premiers produits d’ici 2026, avec un positionnement initial sur les médicaments hospitaliers personnalisés.

La vision à long terme ? Installer des mini-laboratoires d’impression 3D directement dans les hôpitaux ou les pharmacies, permettant une fabrication à la demande, sans stockage inutile. Cela ouvre la voie à une logistique plus réactive, locale, et durable, avec une réduction du gaspillage et des ruptures de stock. Elle peut aussi être utilisée par les laboratoires dans le cadre de leurs essais cliniques, « plus flexibles et adaptables et permettant d’améliorer le délai de mise sur le marché des médicaments », promet la start-up.

Soutenue par des fonds publics et privés, MB Therapeutics se positionne comme un acteur stratégique de la santé numérique française. Alors que d’autres start-up explorent l’impression 3D de tissus biologiques ou de prothèses, elle se distingue en ciblant la galénique personnalisée, à l’interface entre pharma, tech et data.