Sujets âgés : Encore trop de prescriptions inappropriées!

Chez les personnes âgées, qui présentent souvent plusieurs maladies, la polymédication s’avère souvent nécessaire mais comporte également des risques d’effets indésirables, ainsi qu’une augmentation potentielle des risques de complications graves ou de décès. Cela peut se produire lorsque les traitements prescrits incluent des médicaments qui peuvent ne pas être adaptés à cette population en raison d’un rapport bénéfice/risque défavorable.

Des chercheurs ont conduit une étude sur le sujet au sein de 7 pays européens, une comparaison transnationale qui pourrait aider à identifier des leviers d’action à transposer d’un pays à l’autre.

Cette étude de cohorte rétrospective a été menée sur des bases de données de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de dossiers médicaux électroniques anonymisés (IQVIA) issus d’un panel de médecins généralistes représentatifs des soins primaires du pays considéré.
La prévalence de la polymédication a été déterminée par la prescription d’au moins 5 médicaments sur une période de 6 mois, après exclusion des traitements d’affections aiguës, des topiques, des dispositifs médicaux et ceux des spécialistes. Et une analyse spécifique a été menée pour évaluer le poids des médicaments potentiellement inappropriés parmi ces prescriptions : opioïdes, antipsychotiques, benzodiazépines et IPP.

L’étude a révélé que la prévalence de la polymédication variait de 22,8 % au Royaume-Uni à 58,3 % en Allemagne et celle de la prescription de plus de10 médicaments entre 11,3 % au Royaume-Uni et 28,5 % en Allemagne, dans une population globalement comparable d’un pays à l’autre. En France, ces deux niveaux de polymédication étaient respectivement de 58,0 % et de 22,9 %.

Le pourcentage de prescription des médicaments potentiellement inappropriés était le plus élevé pour les IPP, entre 42,3 % et 65,5 %. L’usage inapproprié des benzodiazépines oscillait entre 2,7 % et 34,9 % des patients. Et la prescription inappropriée d’opioïdes variait entre 11,1 % et 27,5 % et celle des antipsychotiques entre 2,1 % et 10,8 %.

Le diabète et les maladies respiratoires chroniques étaient les comorbidités les plus fréquemment représentées chez les patients ayant une polymédication. Les groupes de traitement les plus couramment prescrits étaient les médicaments gastro-intestinaux et cardiovasculaires (antiulcéreux, antithrombotiques, bêtabloquants, hypolipémiants).