Vaccination antigrippale : quelle efficacité cette saison ?
Alors que la saison grippale 2025-2026 bat son plein en Europe et dans l’hémisphère Nord, de nombreuses questions se posent sur l’efficacité des vaccins antigrippaux disponibles. Entre variations du virus, nouvelles souches émergentes et stratégies vaccinales adaptées, que faut-il retenir pour cette année ?
Une saison précoce et dominée par une nouvelle souche
Dès l’automne 2025, l’activité grippale a débuté plus tôt que les années précédentes. Une variante du virus influenza A(H3N2), connue sous le nom de sous-clade K, circule majoritairement en Europe et dans le monde, représentant jusqu’à 90 % des cas détectés dans certaines régions.
Ce nouveau sous-clade a suscité des inquiétudes quant à l’adéquation entre les souches virales incluses dans le vaccin et celles circulantes. Comme chaque année, le vaccin est conçu plusieurs mois à l’avance sur la base des prédictions épidémiologiques ; parfois des différences génétiques apparaissent entre les virus choisis pour la formulation et ceux qui dominent la saison.
Des vaccins qui restent utiles malgré des limites
Malgré ces variations virales, les premières données indiquent que les vaccins antigrippaux continuent d’offrir une protection significative, notamment contre les formes graves de la maladie.
Efficacité générale :
Les estimations préliminaires faites en Europe montrent que le vaccin protège contre l’infection à la grippe avec une efficacité comprise entre environ 50 % et 57 % dans les premiers mois de cette saison. Ces données proviennent d’études européennes multicentriques surveillant l’efficacité vaccinale en soins primaires.
Protection contre les complications :
Même lorsque l’efficacité contre l’infection n’est pas parfaite, les vaccins réduisent de façon importante le risque d’hospitalisation et de complications sévères, surtout chez les personnes à risque. Des analyses suggèrent que la vaccination antigrippale peut réduire substantiellement les hospitalisations chez les seniors et autres populations fragiles.
Groupes spécifiques :
Chez les enfants, certaines agences sanitaires indiquent une efficacité plus élevée (parfois entre 70 % et 75 % pour prévenir les consultations ou hospitalisations liées à la grippe), tandis qu’elle peut être plus modérée chez les adultes plus âgés.
Des vaccins adaptés aux personnes à risque
Face à une efficacité parfois réduite avec les vaccins standards, plusieurs pays européens, dont la Belgique et la France, recommandent des formulations renforcées pour les personnes âgées de 65 ans et plus – comme les vaccins « adjuvantés » ou à haute dose. Ces produits induisent une réponse immunitaire plus forte chez les seniors, qui ont souvent une réponse vaccinale moins élevée.
Pourquoi se faire vacciner malgré tout ?
Même si l’efficacité varie selon la saison et la correspondance entre souches vaccinales et souches circulantes, la vaccination contre la grippe demeure le moyen le plus efficace pour se protéger des formes graves de la maladie, des hospitalisations et des complications comme la pneumonie.
Elle est particulièrement recommandée pour :
- Les personnes de 65 ans et plus
- Les patients atteints de maladies chroniques
- Les femmes enceintes
- Les professionnels de santé
- Les proches de personnes fragiles
À retenir
- Le vaccin ne protège pas à 100 % contre l’infection, mais il réduit significativement la gravité de la maladie et les risques de complications sévères.
- Des vaccins renforcés sont privilégiés chez les seniors.
- Se faire vacciner reste la meilleure stratégie de prévention, même face à des souches légèrement différentes.
