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Cancer de l’endomètre et obésité : Le lien est établi !

 Des recherches épidémiologiques exposées lors du congrès annuel de la Société Américaine d’Oncologie Clinique (ASCO) qui a lieu au début du mois de juin à Chicago, ont révélé des conclusions préoccupantes. Le lien entre l’obésité et l’adénocarcinome de l’endomètre (ACE) est solidement établi depuis un certain temps. Les origines de ce lien sont variées, notamment d’ordre hormonal avec l’hyperinsulinémie, l’élévation de la leptine et l’hyperoestrogénémie (aromatisation périphérique) provoquée par le tissu adipeux.

L’augmentation de l’obésité est observée dans les pays développés, en particulier aux États-Unis. Des scientifiques ont cherché à déterminer si cette augmentation était liée à celle du cancer de l’endomètre.
Les informations médicales des États-Unis sont fréquemment rassemblées dans des bases de données. Il y en a pour le cancer, mais également pour l’état nutritionnel. Ces informations ont été collectées durant la période allant de 2001 à 2018 pour l’occurrence de l’ACE, et de 1988 à 2018 pour l’obésité, définie en fonction de l’IMC : classe I (IMC entre 30 et 34,9 kg/m2), classe II (IMC entre 35 et 39,9) et classe III (IMC > 40). L’augmentation moyenne annuelle en pourcentage (AMAP) a été employée afin de dépeindre l’évolution des tendances. Aux États-Unis, il était permis de réaliser des analyses de sous-groupes en fonction de l’origine ethnique.

Entre 2001 et 2018, 615 656 patientes porteuses d’un ACE étaient identifiées. Sur cette période, l’augmentation annuelle de l’incidence de l’ACE était de +1,37 % pour les femmes hispaniques (p <0,0001), de + 1,30 % pour les femmes afro-américaines (p <0,0001) et de – 0,17 % pour les femmes blanches (p = 0,656). Dans la tranche d’âge de 20 à 29 ans, l’augmentation annuelle de l’incidence de l’ACE était de +4,48 % (p <0,0001), et de +3,00 % (p <0,0001) entre 30 et 39 ans.

La plus grande augmentation observée entre 30 et 39 ans était chez les femmes hispaniques avec une hausse de +4,67 % (p < 0,0001), suivie par les femmes afro-américaines (+3,85 % ; p < 0,0001), et les femmes blanches (+2,12 % ; p = 0,02). Entre 20 et 29 ans, on observait une augmentation annuelle de l’incidence de l’ACE de +4,79 % chez les femmes blanches, et de +4,29 % chez les femmes hispaniques. Il manquait de données adéquates pour les femmes noires âgées de 20 à 29 ans.

En se référant aux données enregistrées, en 2018, le taux d’obésité chez les femmes adultes s’élevait à 56,8 % pour les afro-américaines, à 44,1 % pour les hispaniques et à 40,9 % pour les femmes blanches. Les pourcentages d’obésité chez toutes les femmes ont connu une augmentation de +4,6 % par an depuis 1988 et de +9,19 % par an pour l’obésité de classe III. Dans le cadre de l’étude des sous-groupes, les femmes âgées de 20 à 29 ans ont enregistré la plus importante augmentation annuelle de l’obésité par rapport aux autres groupes d’âge (+7,36 %, p <0,05), notamment en ce qui concerne l’obésité de classe III (AAPC 14,22 %, p <0,05). Entre 30 et 39 ans, on a observé une augmentation de +9,48 % par an de l’obésité de classe III, avec une significativité statistique (p <0,05).

Ces données confirment, si besoin est, la nette augmentation de l’obésité parmi les femmes en Amérique du Nord et son lien temporel avec la hausse de l’incidence de l’adénocarcinome de l’endomètre, en particulier chez les femmes plus jeunes, ainsi que chez les hispaniques et les afro-américaines. Les chercheurs de l’étude recommandent des actions spécifiques de la part des autorités de santé envers ces groupes.

Source: JIM