Les agonistes du GLP-1 protègent-ils contre les cancers liés à l’obésité ?

Dans une vaste étude observationnelle, les nouveaux utilisateurs d’agonistes du GLP-1 souffrant d’obésité et de diabète ont présenté un risque plus faible de 14 cancers liés à l’obésitéque des individus similaires ayant reçu des inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP-4), qui sont neutres en termes de poids.
Cette étude fournit un « signal de sécurité rassurant » montrant que les médicaments GLP-1 sont liés à une baisse modeste du risque de cancers liés à l’obésité, et non à un risque plus élevé pour ces cancers, a déclaré l’investigateur principal Lucas Mavromatis, étudiant en médecine à la NYU Grossman School of Medicine à New York, lors d’une conférence de presse à la réunion annuelle 2025 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO). Rappelons que l’obésité est liée à un risque accru de développer plus d’une douzaine de types de cancer, notamment ceux de l’œsophage, du côlon, du rectum, de l’estomac, du foie, dela vésicule biliaire, du pancréas, du rein, du sein post-ménopausique, de l’ovaire, de l’endomètre et de la thyroïde, ainsi que le myélome multiple et les méningiomes.
Cependant, les résultats comportaient quelques nuances. L’effet protecteur des agonistes du GLP-1 n’était significatif que pour les cancers du côlon et du rectum et chez les femmes. Selon Mavromatis, même si les utilisateurs de GLP-1 présentaient un risque de décès toutes causes confondues inférieur de 8 %, le bénéfice en termes de survie n’était significatif que pour les femmes.
Lors de l’analyse séparée de chacun des 14 cancers liés à l’obésité, le lien protecteur entre l’utilisation du GLP-1 et le cancer était principalement lié aux cancers du côlon et du rectum. Les utilisateurs de GLP-1 présentaient un risque inférieur de 16 % de cancer du côlon (HR : 0,84) et de 28 % de cancer du rectum (HR : 0,72).
L’étude a aussi révélé qu’il existait des différences entre les sexes. Les femmes prenant un GLP-1 présentaient un risque de cancer lié à l’obésité inférieur de 8 % et un risque de décès toutes causes confondues inférieur de 20 % par rapport aux femmes prenant un inhibiteur de la DPP-4.
Chez les hommes, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence statistiquement significative entre l’utilisation de GLP-1 et de DPP-4 pour le risque de cancer lié à l’obésité ou la mortalité toutes causes confondues.
Dans un communiqué, le président de l’ASCO, le Dr Robin Zon, a déclaré que cet essai soulève « l’hypothèse intrigante » selon laquelle les médicaments GLP-1 de plus en plus populaires pourraient offrir un certain avantage dans la réduction du risque de développer un cancer.
Source : Medscape