Les oméga-3 ralentiraient le vieillissement biologique chez les personnes âgées !

Une vaste étude européenne laisse entrevoir une piste prometteuse pour atténuer les effets du vieillissement chez les personnes âgées : la combinaison d’oméga-3, de vitamine D et d’exercice physique modéré. Coordonnée depuis la Suisse, cette recherche a été publiée dans la revue Nature Aging et pourrait ouvrir la voie à des stratégies de prévention ciblées pour mieux vieillir.
Baptisée DO-HEALTH, l’étude a suivi 2 157 volontaires âgés de plus de 70 ans pendant trois ans, dans cinq pays (Suisse, France, Allemagne, Portugal et Autriche). Les participants ont été répartis aléatoirement en huit groupes afin d’analyser les effets isolés et combinés des suppléments d’oméga-3, de la vitamine D, et de l’activité physique régulière (trois sessions de 30 minutes par semaine).
Les premiers résultats avaient déjà mis en évidence des bénéfices intéressants : moins de chutes, moins d’infections. Mais c’est la combinaison des trois interventions qui s’est révélée la plus puissante. Ce trio gagnant aurait permis de réduire de 39 % le risque d’entrer dans un état de pré-fragilité, et de 61 % le risque de développer un cancer invasif.
Un volet plus approfondi de l’étude a examiné un sous-groupe de 777 participants. Menée par la professeure Heike Bischoff-Ferrari de l’Université de Zurich, cette analyse s’est penchée sur les marqueurs épigénétiques du vieillissement. À l’aide de quatre « horloges » biologiques basées sur la méthylation de l’ADN – des outils sophistiqués permettant d’estimer l’âge biologique d’un individu –, les chercheurs ont observé un ralentissement mesurable du vieillissement chez ceux qui recevaient des oméga-3.
Résultat : trois horloges sur quatre (PhenoAge, GrimAge2 et DunedinPACE) ont indiqué un rajeunissement biologique de 2,9 à 3,8 mois en moyenne sur les trois années de suivi. Une différence modeste, certes, mais qui pourrait avoir un impact notable sur la santé globale avec le temps.
Ce bénéfice semblait particulièrement prononcé chez les participants qui présentaient initialement des niveaux faibles d’oméga-3, suggérant que la supplémentation pourrait être plus efficace si elle est personnalisée.
Cependant, les chercheurs appellent à la prudence. Trois ans, selon eux, restent insuffisants pour juger des effets sur la longévité ou la prévention durable de la fragilité et des maladies chroniques. En outre, ni la vitamine D ni l’exercice physique seuls n’ont montré d’impact clair sur les horloges biologiques, bien qu’un effet combiné reste envisageable selon certaines données (notamment via l’horloge PhenoAge).
Source: Nature Aging