Protection solaire : bien se protéger des méfaits du soleil

L’exposition aux rayons solaires provoque une réaction photochimique sur la peau entrainant des effets physiologiquement bénéfiques, notamment : la synthèse de la vitamine D par l’action des UV sur les stérols membranaires, la pigmentation cutanée (bronzage) due à l’activation des mélanocytes qui vont fabriquer de la mélanine sous l’action des UVA et majoritairement des UVB et l’épaississement de l’épiderme, en l’occurrence de la couche cornée. Malheureusement cette communication naturelle n’est pas toujours synergique. En effet, l’exposition solaire excessive et non protégée occasionne des effets délétères. Il y a des effets immédiats : coup de soleil, insolation, allergie et atteintes rétiniennes, et des effets qui apparaissent à long terme : vieillissement cutané prématuré (rides, taches brunes, etc.), la cataracte et les cancers cutanées (mélanome et carcinome).

Quels sont les différents types de photoprotection ?
La photoprotection par voie interne

– Les caroténoïdes sont présents dans certains aliments majoritairement d’origine végétale et entrainent une teinte orangée de la peau. Ils agiraient, probablement, comme inhibiteurs des radicaux libres.
Afin de bénéficier d’une certaine efficacité, il faudrait administrer des doses élevées en caroténoïdes. Les gélules vendues en pharmacie n’apporteraient que des doses faibles dont l’efficacité n’a pas été démontrée.

– L’acide para amino benzoïque (PABA) ou la vitamine B10 sert comme filtre solaire cutané. Elle intervient dans la synthèse de l’acide folique et de la mélanine.

– Les vitamines B6, C, E, et un oligoélément, le sélénium protègent la peau, à long terme, des rayons UV.

La photoprotection par voie externe :
Certes, les vêtements, les chapeaux et les lunettes constituent des filtres contre les rayons solaires mais leur efficacité reste limitée. Une meilleure protection est garantie par les crèmes solaires et les écrans.

De quoi se composent les produits de photoprotection externes ?

Un produit solaire est constitué d’un excipient, de molécules s’opposant à la pénétration de la lumière (filtres) et éventuellement d’additifs variés.
Les filtres : sont des molécules actives contre la pénétration des photons. On en distingue 2 types : les filtres chimiques et les filtres minéraux.
 
Les filtres organiques sont des substances chimiques de synthèse capables d’absorber une certaine partie du rayonnement solaire, on distingue : les filtres à spectre étroit, n’absorbant que les UVB et les filtres à large spectre efficaces jusque dans les UVA. Les filtres UVB les plus utilisés : cinnamates, dérivés camphrés, PABA, salicylates, benzimidazolés, octocrylène, silicone, etc. Les filtres UVA les plus utilisés: benzimidazolés, dibenzoylméthane, phényl benzotriazones, etc.

Les Filtres minéraux : sont des poudres inertes qui réfléchissent et diffusent les UV, le visible et l’IR. Elles sont faites de petites particules de 180-250 microns de dioxyde de titane, d’oxyde de zinc, d’oxyde de fer, d’oxyde de magnésium, de mica ou de talc. Il existe aussi une poudre organique (Tinosorb M) faite de particules insolubles dans l’huile et dans l’eau agit à la fois comme un filtre organique (absorption) et comme les poudres minérales (absorption et réflexion). Son spectre d’absorption couvre les UVB, les UVA courts et surtout les UVA longs (pic à 306, 348 et 378 nm). Ce produit n’a aucune pénétration cutanée du fait la grande taille des particules (130 nm).

Les additifs: dont l’ajout est souvent discutable car ces composés très variés n’ont pas toujours un effet évident. Les additifs les plus courants sont les molécules antioxydantes.

Les excipients : sont des éléments très importants car ils vont conditionner la puissance du produit, les propriétés d’étalement et la capacité d’adhérence à la couche cornée dont dépend la rémanence. L’excipient contient également des conservateurs, des colorants et des parfums qui peuvent au demeurant être à l’origine d’effets secondaires à type d’allergie ou d’irritation. Chaque produit destiné à la protection solaire est testé et propose un indice de protection adapté au phototype de chacun à l’intensité du rayonnement solaire.

Qu’est ce qu’un indice de protection SPF/FPS ?

Tout d’abord, il convient de préciser que le SPF (Sun Protection Factor) n’informe que sur la protection offerte contre les UVB. La mise en évidence d’un rôle aussi important des UVA dans la genèse des effets délétères du soleil a conduit à rechercher à définir également un coefficient de protection contre les UVA (FPA). La mesure du FPA ne fait pas aujourd’hui l’objet d’une standardisation définitivement admise.

Le SPF est un indice qui permet de mesurer l’efficacité d’une crème solaire contre les coups de soleil (insolation) induits par les rayons UVB. Il est déterminé in vitro de la manière suivante : SPF = DME peau protégé /DME peau non protégé. (DME représente la dose érythémale minimale). Le SPF traduit, donc, l’augmentation du temps d’exposition nécessaire pour induire un érythème lorsque la peau est protégée. Par exemple : pour un individu qui prend un coup de soleil après 10 min d’exposition sans protection solaire, un SPF de 20 signifie qui lui faudra 3h20min pour avoir un coup de soleil identique avec cette crème solaire. Depuis 2006, les indices supérieurs à 50 (60, 80,100+) ont été regroupés par la commission européenne en un seul indice 50+. Il existe 4 niveaux de SPF:

1. De 6 à 10: protection faible
2. De 15 à 25 : protection moyenne
3. De 30 à 50 : haute protection
4. 50 + : très haute protection

Conseils pratiques:

1- Respecter les règles de base pour une protection contre le soleil

– Les vêtements représentent une protection efficace contre les méfaits du soleil. Il faut donc se couvrir : chapeau à bord large, tee-shirt, pantalon léger et ne pas oublier la protection oculaire (casquette, lunettes de soleil avec filtre anti UV).
– Commencer l’exposition au soleil de manière progressive pour éviter les coups de soleil.
– Ne pas dépasser 2 heures de bains de soleil par jour et ne pas s’exposer entre 12 heures et 16 heures, les heures les plus chaudes de la journée.
– Appliquer régulièrement les produits solaires adaptés au phototype.
– Éviter l’exposition après l’application de produits parfumés ou la prise de médicaments photosensibilisants, notamment certains AINS (ketoprofene , piroxam , diclofenac, naproxène, l’acide acetylsalicilique) et certains antibiotiques comme les tétracyclines.
– Pensez à boire aussi souvent que possible.
– Se méfier du vent frais, nuages baignade, neige, altitude.

2- Choisir le produit solaire convenable :

  • Le bon choix est un produit protecteur à la fois contre les UV A et les UVB.
  • Aux premiers jours d’exposition, il est conseillé aux peaux claires de choisir une protection très élevée (SPF30, 40 ou 50), et par la suite passer à une protection élevée (SPF20).
    Pour les peaux mates : commencer par une protection élevée (SPF20) et après quelques jours d’exposition passer à une protection moyenne (SPF 10 ou 12). Concernant les enfants : privilégier la protection ultra 50+, de préférence en texture lait.
    Pour les femmes enceintes, conseillez les crèmes solaires qui contiennent des filtres minéraux

3- Respecter le bon usage des produits de protection:
– Appliquer les produits solaires une demi-heure avant de sortir en insistant sur les zones exposées.
– Renouveler les applications toutes les 2 heures notamment après chaque baignade même si le produit est dit « Waterproof ». La quantité de produit à appliquer dépend du produit lui-même (un gel ou un spray ne s’applique pas de la même façon) mais dans tout les cas insistez à ce que le produit soit appliqué généreusement.
– Ne pas garder les produits solaires plus d’une saison. Transportés dans des lieux surchauffés et peu concentrés en conservateurs, ils s’altèrent rapidement.

  • Comment choisir les textures ?
  • Les sprays conviennent aux sportifs, aux hommes (pilosités) et aux peaux grasses à imperfections.
  • Les laits sont indiqués pour le corps. Les sticks s’utilisent en toutes circonstances sur les zones les plus fragiles (le nez, pommettes, oreilles, lèvres, cicatrices, en cas d’hyperpigmentations de la peau). Les crèmes onctueuses et riches protègent mieux le visage.