Tension artérielle : les nouveaux objectifs européens plus stricts
Le 31 août, la Société européenne de cardiologie a publié ses nouvelles recommandations concernant l’hypertension artérielle. Des objectifs simplifiés et plus agressifs figurent parmi les changements importants.
Bien que les lignes directrices mises à jour, continuent de définir l’hypertension comme une pression artérielle systolique d’au moins 140 mm Hg et une pression artérielle diastolique d’au moins 90 mm Hg, une nouvelle catégorie a néanmoins vu le jour, il s’agit de la pression artérielle élevée.
Les 3 catégories de classification de la PA des nouvelles recommandations sont:
- PA non élevée : < 120/70 mm Hg.
- PA élevée : 120 mm Hg à 139 mm Hg/70 mm Hg à 89 mm Hg).
- Hypertension (≥ 140/90 mm Hg).
Tous les patients de la catégorie hypertension sont admissibles au traitement, tandis que ceux de la nouvelle catégorie PA élevée seront soumis à une stratification du risque cardiovasculaire avant qu’une décision de traitement ne soit prise.
Les patients de cette catégorie qui souffrent également d’une maladie rénale chronique modérée ou sévère, d’une maladie cardiovasculaire avérée, de diabète ou d’une hypercholestérolémie familiale font partie des personnes considérées comme présentant un risque accru de maladie cardiovasculaire, tout comme les patients présentant un risque cardiovasculaire estimé à 10 ans de 10 % ou plus. Chez ces patients, un traitement pharmacologique est recommandé après 3 mois d’intervention sur le mode de vie.
Le changement majeur dans les pressions cibles dans ces lignes directrices a été dicté par de nouvelles données d’essais cliniques qui confirment que des pressions plus faibles conduisent à des taux d’événements cardiovasculaires plus faibles, ce qui se traduit par un nouvel objectif de PA systolique de 120 mm Hg à 129 mm Hg pour la plupart des patients recevant des médicaments antihypertenseurs.
Cet objectif systolique représente un changement majeur par rapport aux directives européennes précédentes, qui recommandaient généralement que les patients soient traités jusqu’à un objectif inférieur à 140/90 mm Hg et, seulement après avoir atteint cet objectif, qu’ils soient traités jusqu’à un objectif inférieur à 130/80 mm Hg (une approche en deux étapes). Cette recommandation comporte toutefois plusieurs réserves, notamment l’exigence que le traitement visant à atteindre cet objectif soit bien toléré.
La recommandation actualisée de 75 minutes d’exercice aérobique d’intensité élevée par semaine a été ajoutée comme alternative à la recommandation précédente d’au moins 2,5 heures par semaine d’exercice aérobique d’intensité modérée. Cette recommandation doit être complétée par un entraînement de résistance dynamique ou isométrique d’intensité faible ou modérée deux à trois fois par semaine.
Il est également recommandé aux personnes souffrant d’hypertension, mais sans maladie rénale chronique modérée ou avancée, d’augmenter leur apport en potassium avec des substituts de sel ou des régimes riches en fruits et légumes.
Enfin, les lignes directrices incluent pour la première fois l’option de dénervation rénale pour le traitement de l’hypertension – dans les centres à volume moyen à élevé – chez les patients souffrant d’hypertension résistante non contrôlée malgré une association de trois médicaments. Cependant, la dénervation rénale n’est pas recommandée en première intention en raison de l’absence de preuve d’un bénéfice sur les résultats cardiovasculaires. Elle n’est pas non plus recommandée chez les patients présentant une fonction rénale fortement altérée ou des causes secondaires d’hypertension.
Source: Medscape