Benzodiazépines : vers des boîtes plus petites pour réduire les risques

Face à une utilisation encore trop fréquente et prolongée des benzodiazépines dans le traitement de l’insomnie, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) renforce ses mesures pour limiter les dérives. Elle demande désormais aux laboratoires pharmaceutiques de proposer des formats plus restreints, mieux adaptés à une utilisation ponctuelle.
Utilisées contre les troubles du sommeil ou l’anxiété, les benzodiazépines sont efficaces, mais leur usage prolongé n’est pas sans conséquence. Troubles cognitifs, dépendance, chutes : ces effets indésirables sont bien documentés. Pourtant, ces médicaments continuent d’être prescrits sur des durées parfois bien supérieures aux recommandations officielles, qui préconisent un usage de quelques jours à trois semaines tout au plus.
En avril, l’ANSM a lancé une campagne pour sensibiliser les patients et les prescripteurs à ces risques. Objectif : faire comprendre que ces traitements doivent rester une solution transitoire, et non devenir une habitude.
L’un des leviers d’action : le conditionnement. Proposer des boîtes contenant moins de comprimés pourrait éviter les usages prolongés. C’est dans ce sens que l’ANSM a exigé la commercialisation de formats contenant seulement 5 à 7 comprimés – une quantité correspondant à une semaine de traitement au maximum.
Trois molécules sont aujourd’hui déjà disponibles dans ce format réduit : la zopiclone, le zolpidem, et le nitrazépam.
Les professionnels de santé sont, eux aussi, invités à faire preuve de vigilance, tant au moment de la prescription qu’à celui de la délivrance.
La France reste l’un des plus gros consommateurs de benzodiazépines en Europe. En 2024, plus de 9 millions de personnes y ont eu recours. Un chiffre préoccupant, d’autant qu’un sondage récent commandé par l’ANSM révèle qu’un tiers des usagers actuels ou anciens ne perçoivent aucun risque à leur utilisation.
C’est dans ce contexte que s’inscrit cette nouvelle mesure, en phase avec la Grande cause nationale 2025 consacrée à la santé mentale. Elle rappelle, une fois encore, qu’un médicament n’est jamais anodin, et qu’il doit être utilisé avec discernement.
source: ANSM