Paracétamol chez les seniors: attention aux effets gastro-intestinaux !
Selon une étude britannique publiée en novembre 2024 dans « Arthritis care & research », la place du paracétamol, recommandé en première intention dans les douleurs arthrosiques chez les personnes âgées, devrait être reconsidérée compte tenu de son profil d’effets indésirables aligné sur celui des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
L’étude a été réalisée sur une cohorte de personnes âgées de 65 ans et plus, ayant reçu au moins deux prescriptions de paracétamol en six mois de la part de leur médecin généraliste, sans association avec d’autres antalgiques. Les données ont été recueillies à partir du système de santé du Royaume-Uni sur une période allant du 1er janvier 1998 au 1er janvier 2018. Les participants ont été répartis en deux groupes de taille équivalente : un groupe exposé au paracétamol (n = 79 024) et un groupe non exposé (n = 79 024). L’âge moyen des sujets était de 75 ans ± 8 ans.
Les résultats de l’étude indiquent que la consommation de paracétamol est associée à une augmentation du risque de certaines complications de santé. En particulier, une augmentation de 24 % du risque de perforation, d’ulcération ou de saignement a été observée, ainsi qu’une augmentation de 20 % du risque d’ulcères gastroduodénaux non compliqués. De plus, le risque d’insuffisance cardiaque était supérieur de 9 %, celui d’hypertension artérielle de 7 %, et celui d’insuffisance rénale chronique de 20 %, comparé aux individus n’ayant pas été exposés à ce médicament
Les auteurs de l’étude, ont indiqué que malgré les biais de l’étude (facteurs de confusion, absence de données sur les ventes libres d’antalgiques), et bien que l’incidence des effets indésirables du paracétamol puisse être inférieure à celle des AINS et des inhibiteurs de la COX-2, leurs profils d’effets indésirables sont similaires, ce qui reflète l’effet inhibiteur de la COX désormais reconnu du paracétamol. Cela a amené les auteurs à conclure qu’au vu dufaible bénéfice analgésique du paracétamol dans l’arthrose et ses effets nocifs potentiels, les recommandations existantes préconisant le paracétamol comme traitement médicamenteux oral de première intention pour l’arthrose doivent être réévaluées.
Source: Le quotidien du pharmacien
