Aspartame : un édulcorant de nouveau dans le viseur des associations de santé

L’aspartame, édulcorant artificiel utilisé depuis des décennies dans de nombreux produits alimentaires, revient sur le devant de la scène médiatique et politique. À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, célébrée chaque année le 4 février, trois associations de lutte contre la maladie (La Ligue contre le cancer, l’organisation non gouvernementale de défense des consommateurs Foodwatch et l’application de décryptage de la composition des produits alimentaires et cosmétiques Yuka) ont uni leurs forces pour lancer une pétition demandant son interdiction au sein de l’Union européenne.
L’aspartame, dont le code sur certains étiquetages est l’additif E951, est largement utilisé dans les boissons « light », les chewing-gums, les yaourts, et autres produits dits « sans sucre ». Apprécié pour son pouvoir sucrant environ 200 fois supérieur à celui du sucre, il est également critiqué depuis longtemps pour ses effets potentiels sur la santé. Plusieurs études ont soulevé des doutes quant à sa sécurité, en particulier en ce qui concerne les risques cancérigènes.
Les associations à l’initiative de cette campagne estiment que le principe de précaution devrait primer. Elles réclament une action rapide de la part de la Commission européenne, qu’elles exhortent à interdire l’aspartame sur l’ensemble du marché européen. La pétition en ligne a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures, témoignant d’une inquiétude croissante dans la population.
Si l’aspartame est autorisé par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), certains experts restent prudents. En 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé, l’a classé comme « potentiellement cancérigène pour l’homme », relançant les débats scientifiques et réglementaires autour de son utilisation.
Face à cette nouvelle mobilisation, la Commission européenne pourrait être amenée à réévaluer la législation encadrant les édulcorants. En attendant, les associations poursuivent leur campagne, espérant faire bouger les lignes sur un sujet qui concerne la santé de millions de consommateurs.