Diabète: où en est la recherche sur les thérapies cellulaires?

Le diabète, affectant aujourd’hui plus de 500 millions de personnes dans le monde, reste l’un des plus grands défis médicaux de notre époque. Si les traitements actuels permettent de contrôler la maladie, ils ne rétablissent pas les fonctions naturelles du pancréas. Face à cette impasse, les thérapies cellulaires offrent un nouvel espoir : réparer ou remplacer les cellules défectueuses pour guérir, plutôt que simplement gérer, la maladie. Où en est-on réellement aujourd’hui ?
Comprendre le défi : les cellules β et l’insuline
Dans le diabète de type 1, le système immunitaire détruit les cellules β du pancréas, responsables de la production d’insuline. Dans le type 2, ces cellules s’épuisent progressivement face à une demande chronique accrue. Dans les deux cas, restaurer une production naturelle d’insuline apparaît comme la clé pour un traitement définitif.
Les thérapies cellulaires visent donc à remplacer ou réparer ces cellules β, en utilisant différentes approches : greffe de cellules pancréatiques, thérapies par cellules souches ou encore ingénierie de tissus.
Les avancées majeures
1. La greffe d’îlots pancréatiques
La transplantation d’îlots de Langerhans (petits groupes de cellules contenant des cellules β) a montré des résultats prometteurs, permettant à certains patients de se passer d’insuline pendant plusieurs années. Le protocole d’Edmonton, développé au début des années 2000, a marqué un tournant en augmentant la survie des cellules transplantées grâce à un traitement immunosuppresseur adapté.
Cependant, la rareté des donneurs et les effets secondaires des traitements immunosuppresseurs limitent encore largement cette approche.
2. Les cellules souches : une révolution en cours
Depuis une dizaine d’années, la recherche s’oriente vers la production de cellules β fonctionnelles à partir de cellules souches pluripotentes, capables de se différencier en n’importe quel type cellulaire. Des sociétés de biotechnologie, comme Vertex Pharmaceuticals, ont récemment annoncé des résultats très encourageants : en 2023, un patient diabétique traité par des cellules dérivées de cellules souches a pu réduire ses besoins en insuline de manière spectaculaire.
L’enjeu actuel est de produire des cellules efficaces à grande échelle, sûres, et capables de résister aux attaques du système immunitaire.
3. Les dispositifs encapsulés
Pour éviter l’immunosuppression systémique, des chercheurs développent des dispositifs capables d’encapsuler les cellules β. Ces « capsules » protègent les cellules transplantées des attaques immunitaires tout en permettant la diffusion de l’insuline et des nutriments. Les premiers essais cliniques sont en cours, avec des résultats mitigés mais pleins de promesses.
Les défis à relever
Malgré ces avancées, plusieurs obstacles demeurent :
- La protection immunitaire : éviter que le corps ne rejette les nouvelles cellules sans recourir à une lourde immunosuppression.
- La durabilité : assurer la survie et le fonctionnement des cellules à long terme.
- L’accessibilité : rendre ces thérapies disponibles à un coût abordable pour la majorité des patients.
Un avenir plein d’espoir
Si les thérapies cellulaires ne sont pas encore devenues une solution standard pour le diabète, les progrès récents permettent d’envisager un futur où la maladie pourrait être véritablement guérie. La convergence des biotechnologies, de l’immunologie et de la médecine régénérative accélère cette révolution.
Dans les prochaines années, il est probable que plusieurs thérapies cellulaires personnalisées arrivent sur le marché, offrant aux patients diabétiques une vie sans piqûres d’insuline ni surveillance glycémique constante. Un espoir immense pour des millions de personnes dans le monde.