L’éducation thérapeutique du patient améliore le contrôle glycémique chez les personnes défavorisées

Un programme d’éducation thérapeutique (ETP) délivré dans une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) a permis d’améliorer le contrôle de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) par rapport à des personnes bénéficiant d’un accompagnement à distance (programme SOPHIA diabète, du régime général regroupant des sujets ayant eu une prescription d’au moins trois antidiabétiques dans l’année). C’est ce que révèle une étude rétrospective rennaise, menée auprès d’une population de niveau socio-économique bas.

Cette étude de cohorte rétrospective a recruté des patients de 18 ans ou plus, souffrant de diabète de type 1 ou 2 et ayant bénéficié du programme d’ETP sur le diabète. Le programme leur avait été proposé par un professionnel médical ou paramédical et était composé de 7 à 9 ateliers répartis sur un à deux mois, après un bilan éducatif partagé initial (date index). La variation du taux d’HbA1c 12 mois avant et 12 mois après la date index a été évaluée et comparée à celle de patients contrôles : ce groupe était composé de sujets diabétiques adultes de type 1 ou 2, de 18 ans ou plus, issu de la patientèle des médecins traitants assurant le suivi des participants de la cohorte ETP. Ils ont été identifiés au sein de la base de données SOPHIA diabète (base du régime général regroupant des sujets ayant eu une prescription d’au moins trois antidiabétiques dans l’année et bénéficiant d’un accompagnement à distance).

Au total, 69 patients ont bénéficié de l’ETP et ont été comparés à 138 sujets appariés. La comparaison des deux groupes à l’inclusion montre des caractéristiques sociodémographiques et une ancienneté du diabète comparables : 64 % de femmes, 96 % de diabète de type 2, 58-60 ans d’âge moyen et 49 ans en moyenne au diagnostic. Ils étaient 60 à 65 % à n’avoir aucune activité ou à être retraités. Sur le plan médical, ils présentaient les principales comorbidités à la même fréquence (76 % d’hypertension artérielle, 18 à 19 % de néphropathie diabétique, 47 à 50 % de sujets étaient en situation d’obésité).

Concernant la maladie diabétique, le taux moyen d’HbA1c était plus élevé dans le groupe ETP que dans le groupe contrôle (8,3 % versus 7,1 % ; p < 0,01). Ces sujets avaient une néphropathie avec microalbuminurie également plus fréquente (33,9 % versus 17,9 % ; p = 0,02) et bénéficiaient plus souvent d’un suivi ophtalmologique annuel (72,2 % versus 44,4 % ; p < 0,01). Sur le plan thérapeutique, ils étaient plus souvent traités par analogues du GLP-1 (17,6 % versus 4,3 % ; p = 0,01).

Après l’intervention, le taux d’HbA1c moyen à 1 an était de 7,6 % dans le groupe ETP contre 7,5 % dans le groupe contrôle, soit une évolution respective de −0,73 % et +0,35 % (p < 0,01). En revanche, les autres critères d’intérêt restaient inchangés (pression artérielle, indice de masse corporelle, suivi ophtalmologique, traitement par insuline…). Ces conclusions sont restées identiques chez les diabétiques de type 2 pris isolément.

Pour les auteurs, ces données suggèrent que les professionnels de santé pourraient davantage proposer le programme d’ETP à leurs patients diabétiques les plus déséquilibrés.

Source: Univadis