Des microplastiques dans le cerveau humain : une découverte inquiétante!
Les microplastiques sont couramment utilisées dans une large gamme de produits, notamment les emballages alimentaires, les textiles, les ustensiles de cuisine, les dispositifs médicaux et les adhésifs. Ces fragments de plastique de taille inférieure à 5 millimètres, sont devenus un enjeu environnemental et sanitaire majeur, et leur présence a été largement documentée dans les océans, les sols, l’air, et même dans les organismes vivants. Cependant, une récente étude a révélé un fait encore plus alarmant : des traces de microplastiques ont été détectées pour la première fois dans le cerveau humain.
Une découverte majeure
Des chercheurs de l’université de biologie de Berlin ont récemment analysé des échantillons post-mortem de tissus cérébraux provenant de patients atteints de diverses maladies neurologiques. Ils ont examiné les tissus du bulbe olfactif de 15 résidents décédés de Sao Paulo, au Brésil, âgés de 33 à 100 ans et qui ont subi des autopsies de routine. Ils ont utilisé des techniques avancées de microscopie et de spectroscopie pour détecter et identifier les particules de microplastiques. Les résultats de l’étude publiés dans la revue JAMA Network Open, le 16 septembre 2024,ont révélé la présence de microplastiques chez 8 des 15 participants. Au total, 16 particules et fibres de polymères synthétiques ont été détectées, avec jusqu’à quatre microplastiques détectés par bulbe olfactif. Le polypropylène était le polymère le plus fréquemment trouvé (44 %), suivi du polyamide, du nylon et du polyéthylène acétate de vinyle.
Leur détection dans le cerveau suggère qu’ils peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique, une structure clé qui protège le cerveau des substances toxiques présentes dans le sang.
Quels impacts sur la santé ?
Les conséquences potentielles de cette découverte sur la santé humaine sont encore mal connues. Cependant, les microplastiques sont associés à des propriétés inflammatoires et oxydantes. Leur présence dans le cerveau pourrait donc aggraver certaines maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson, en provoquant une inflammation chronique ou des perturbations au niveau cellulaire. De plus, certains additifs chimiques présents dans les plastiques, comme les phtalates ou les bisphénols, sont des perturbateurs endocriniens connus. Lorsqu’ils se retrouvent dans le cerveau, ils pourraient avoir des effets toxiques directs sur les neurones ou interférer avec des fonctions cognitives essentielles.
Comment les microplastiques atteignent-ils le cerveau ?
Les scientifiques explorent plusieurs hypothèses pour expliquer comment les microplastiques peuvent atteindre le cerveau humain. Parmi les voies possibles :
- L’inhalation de particules fines : Les microplastiques présents dans l’air, notamment dans les environnements urbains, peuvent être inhalés et pénétrer dans le système respiratoire avant de rejoindre la circulation sanguine.
- La consommation alimentaire : L’eau, les fruits de mer, et même les aliments transformés sont des sources majeures de microplastiques, qui peuvent ensuite circuler dans le sang.
- L’exposition cutanée : Bien que cette voie soit moins probable, des études suggèrent que certaines particules pourraient pénétrer à travers des lésions cutanées ou des tissus fragilisés.