Introduction
Dans la religion musulmane, il est permis à la femme enceinte de ne pas jeûner durant le ramadan et de reprendre ce jeûne plus tard après l’accouchement. Cette permission est particulièrement applicable quand le jeûne expose le bébé ou la mère à des dangers. Bien que la décision de pratiquer le jeûne soit personnelle, on recommande toujours d’en discuter avec le médecin. Si une femme enceinte décide de jeûner durant le mois du ramadan, elle doit veiller à combler ses besoins et surveiller les signes et symptômes avant-coureur d’une complication.

Les contre-indications du jeûne pendant la grossesse
Les conséquences du jeûne pendant la grossesse ne sont pas encore complètement connues. Bien que des recherches n’aient pas établi de lien clair entre le jeûne pendant le ramadan et les risques de complications pour la mère et le bébé (tels que la prématurité ou un faible poids à la naissance) chez les femmes enceintes en bonne santé et dont la grossesse se déroule normalement, il est important de prendre en compte que chaque grossesse est unique, et que les recommandations doivent être adaptées à chaque cas. D’où la nécessité de discuter avec un médecin avant de prendre la décision de faire le Ramadan.

Cependant, il est déconseillé aux femmes enceintes de jeûner pendant le ramadan dans les situations suivantes : en cas de retard de croissance ou de risque de faible poids du bébé à la naissance, de perte de poids ou de gain de poids insuffisant de la mère, de diabète (qu’il soit de type 1 ou de type 2), de grossesse multiple, d’anémie, d’hypertension gravidique et de prééclampsie, de contractions prématurées, de risque d’accouchement prématuré, ou encore de malaises persistants tels que nausées, vomissements, maux de tête ou fatigue extrême. Si une femme enceinte qui n’a pas de contre-indications décide de jeûner pendant le ramadan, elle doit prendre en compte plusieurs facteurs importants.

Tout d’abord, la période du ramadan varie d’une année à l’autre, et si elle tombe en été, le jeûne peut être plus long et la chaleur peut augmenter le risque de déshydratation. Il est donc essentiel de surveiller les signes de déshydratation et de limiter les activités physiques pendant les heures les plus chaudes de la journée. De même, le stade de la grossesse est un facteur crucial à considérer. Au cours du premier trimestre, le jeûne peut aggraver les nausées et les vomissements, tandis que le troisième trimestre est une période de croissance intense pour le bébé, qui demande beaucoup d’énergie. Si la mère ne parvient pas à suivre une alimentation variée et équilibrée, le jeûne pourrait compromettre la croissance du bébé.

Enfin, l’état de santé avant la grossesse est également important. Si la femme souffre d’une maladie chronique telle qu’une maladie cardio-vasculaire, du diabète ou de la maladie de Crohn, ou si elle présente une carence nutritionnelle comme une anémie avant la grossesse, cela peut remettre en question sa décision de jeûner.

Comment pratiquer le jeûne du Ramadan pendant la grossesse?

1. Faire le point sur le plan médical
Avant de commencer à jeûner pendant votre grossesse, il est important de consulter votre médecin ou gynécologue pour évaluer votre état de santé, discuter des risques pour vous et votre bébé, et envisager les complications possibles telles que le diabète gestationnel ou l’anémie. Il est recommandé de se faire suivre par un nutritionniste ou un diététicien pour évaluer vos besoins nutritionnels et obtenir des conseils sur votre alimentation.

2. Manger correctement
Si votre médecin vous autorise à jeûner pendant le mois de Ramadan, il est important de suivre certaines recommandations pour vous alimenter correctement et raisonnablement. Le premier repas « le Ftour », celui de la rupture de jeûne le soir, doit apaiser les sensations de soif et de faim et se compose généralement de dattes, de noix et de boissons chaudes comme le thé ou le café, ainsi que d’une soupe. Il ne doit pas être trop lourd car il est suivi de près par le dîner. Le deuxième repas, le dîner, doit être pris deux ou trois heures après la rupture de jeûne et ne doit pas être trop lourd. Les aliments pris lors de ce repas seront stockés, pas assimilés, et s’ils sont trop lourds, vous risquez de sauter le petit déjeuner ou « S’hour », ce qui est une erreur. Il est préférable de choisir des aliments tels qu’un potage, une viande blanche ou du poisson accompagné de légumes et de féculents plutôt que des plats lourds comme le couscous et les tajines. Le troisième repas, le « S’hour » est le petit-déjeuner qui précède le jeûne. Il ne doit pas être sauté car il permet à l’organisme de faire des réserves pour fournir de l’énergie tout au long de la journée. Tout est permis pour ce repas, des laitages, céréales, fruits, viandes, féculents, sucres rapides, potages… Il est important de s’assurer que votre corps est bien hydraté en buvant suffisamment d’eau pour éviter la déshydratation, le risque le plus important à éviter.

3. Quelques précautions à prendre durant le jeûne
Afin de jeûner en toute sécurité pendant la grossesse, il est important de prendre certaines précautions en matière d’hygiène de vie. Tout d’abord, il est recommandé de prévoir des temps de repos et éventuellement une petite sieste dans la journée. Si vous travaillez, discutez avec votre employeur pour aménager votre emploi du temps en conséquence. Pendant la période de jeûne, il est important de préserver votre énergie et d’éviter les tâches fatigantes telles que les tâches ménagères, le travail, les longues marches, la course ou le port d’objets lourds. Il est également conseillé d’éviter les endroits chauds et de rester au frais pour prévenir la déshydratation.

Risques du jeûne pendant la grossesse
Plusieurs études scientifiques ont été réalisées afin de mettre en évidence les conséquences du jeûne du Ramadan sur la grossesse. Les réponses et conclusions ne sont pas tout à fait probantes et les résultats des recherches ne sont pas toujours similaires. Si certains chercheurs ont pu confirmer que le jeûne occasionnel de la mère lors du Ramadan, n’affecte pas l’état de santé du fœtus, d’autres ont démontré au contraire que cela pouvait favoriser la mise au monde de bébés prématurés ou ayant un poids de naissance inférieur à la moyenne, surtout chez des femmes ayant eu un mauvais régime alimentaire et dont les apports caloriques étaient insuffisants. D’autres études ont également observé une légère augmentation de la glycémie, du cholestérol total et des triglycérides chez les futures mamans observant le jeûne.