WhatsApp Image 2024-07-14 at 14.05.40
WhatsApp Image 2024-07-14 at 14.05.40 (1)
previous arrow
next arrow

Ménopause : faut-il vraiment faire des examens biologiques ?

Un diagnostic avant tout clinique
La ménopause marque une étape naturelle dans la vie des femmes. Elle correspond à l’arrêt définitif des menstruations après 12 mois sans règles consécutifs, généralement autour de 50 ans.

Mais faut-il confirmer ce diagnostic par des analyses hormonales ? Selon plusieurs spécialistes, la réponse est non dans la majorité des cas.
Le Dr Aude Béliard, gynécologue au CHU de Liège, rappelle que les dosages hormonaux reflètent un état momentané, alors que les fluctuations sont importantes pendant la périménopause.
« Tant que la femme est encore réglée, même irrégulièrement, les dosages hormonaux n’apportent aucune information utile », souligne-t-elle.

FSH et œstradiol : des marqueurs à utiliser avec prudence
Les dosages de FSH (hormone folliculo-stimulante) et d’œstradiol peuvent être utiles, mais uniquement dans des cas précis.

Ainsi, ils sont recommandés :

Chez les femmes hystérectomisées, pour lesquelles l’absence de règles empêche d’évaluer la ménopause cliniquement ;

Chez les femmes sous contraception hormonale après l’arrêt de celle-ci, pour savoir si la ménopause est installée ;

En cas d’aménorrhée prolongée sans symptômes typiques, afin d’écarter une cause autre qu’ovairienne (hypothyroïdie, hyperprolactinémie, insuffisance gonadotrope…).

Mais en dehors de ces situations, ces dosages n’ont pas de valeur diagnostique fiable : la FSH peut varier considérablement d’un cycle à l’autre, rendant toute interprétation isolée hasardeuse.

Avant un traitement hormonal : le bon sens avant tout
L’instauration d’un traitement hormonal de la ménopause (THM) ne nécessite pas de bilan biologique systématique. C’est avant tout l’intensité des symptômes (bouffées de chaleur, insomnie, sécheresse vaginale, irritabilité, fatigue…) et l’état de santé global de la patiente qui orientent la décision.
Un bilan lipidique et glucidique peut toutefois être utile, surtout pour :

  • dépister des anomalies métaboliques ou cardiovasculaires,
  • et choisir la voie d’administration des œstrogènes : transdermique plutôt qu’orale en cas d’hypertriglycéridémie, par exemple.

Attention aux troubles de la thyroïde
L’hypothyroïdie est fréquente autour de la cinquantaine et peut imiter les symptômes de la ménopause : prise de poids, fatigue, bouffées de chaleur, humeur dépressive…
Un simple dosage de la TSH suffit souvent à lever le doute.
En cas d’anomalie, il est recommandé de compléter par un dosage de la T4 libre et des anticorps antithyroïdiens pour rechercher une origine auto-immune.

Une approche individualisée et raisonnée
Les experts s’accordent : la ménopause ne se résume pas à un chiffre de laboratoire.
Le diagnostic repose sur l’observation clinique, l’écoute attentive de la patiente et la prise en compte de ses antécédents.

En pratique :

  • Le diagnostic de ménopause est clinique.
  • Les dosages hormonaux sont souvent inutiles en périménopause.
  • Le bilan thyroïdien ou lipidique est indiqué selon le contexte.
  • L’approche doit être personnalisée, non systématique.

En résumé
La ménopause est une transition naturelle, pas une maladie. Plutôt que de multiplier les examens, le médecin doit s’appuyer sur une écoute clinique éclairée pour accompagner chaque femme dans cette période clé, en veillant à son bien-être physique, hormonal et psychologique.