La taxe sur la valeur ajoutée ou TVA est un impôt indirect sur la consommation de biens et services. Elle constitue avec d’autres impôts les ressources du budget de l’état. En tant que bon citoyen je me presse chaque année de m’acquitter de mes dettes fiscales et notamment de la TVA.

Et comme c’est un impôt indirect, j’ai pris l’habitude de le reverser sur le compte de ma femme, ça lui crée de la valeur ajoutée et moi, je monte en valeur dans ses yeux. Chaque fois que le PLF revient, nous sommes tenus de payer l’impôt sur le revenu. Ceux qui attendent qu’il reparte peuvent toujours poireauter. D’ailleurs, chez les impôts ils sont intransigeants, l’autre fois j’ai voulu payer avec le sourire, on m’a rigolé au nez, ils préfèrent le chèque ! Alors je travaille et je paie régulièrement mes impôts et j’ai d’ailleurs constaté que les deux s’annulent si bien que je bosse, finalement pour rien.

Cependant, depuis que j’ai reçu une mise en demeure pour un impôt que j’avais déjà payé, j’ai décidé de garder une preuve, je retiens les chèques. Cette année, il y a une grande réforme fiscale. On nous promet de réduire les impôts sur des choses qui étaient taxées depuis longtemps et d’en créer de nouveaux sur celles qui ne l’étaient pas encore. En somme, l’impôt est une question d’équilibre, c’est un vase communiquant. Ce qui est grignoté par ici pour satisfaire les amis sera greffé par là pour accabler les indélicats. Et gare à celui qui veut sortir du lot ! Le PLF 2024 prévoit d’exonérer de la TVA les médicaments, les fournitures scolaires, le beurre, les conserves de sardines et le savon de ménage.

C’est dire que la feuille d’impôts va bien mousser cette année et le toilettage se fera au grattoir. Ceux qui espèrent des niches fiscales peuvent toujours rejoindre le paradis…fiscal. Est-ce en chassant le beurre de son assiette que le fisc voulait permettre au citoyen de mettre du beurre dans ses épinards? Je ne pense pas. Avec la sécheresse qui s’annonce où trouver d’ailleurs la plante potagère ? Ou alors lorgne-t-on sur d’autres postes bien juteux, puisque jusqu’ici le beurre et l’argent du beurre n’avaient aucunement renflouer les caisses d’un fisc, à la recherche d’un trésor caché. Quant aux fournitures scolaires, ce sont les parents qui à chaque rentrée des classes avaient la peur aux trousses d’y laisser des plumes. Cette fois-ci, ils se verront alléger l’ardoise !

J’espère qu’ainsi, leur épargne va mettre la gomme, sinon la règle serait d’arrondir les fins de mois à la calculette ! Pour ce qui est de la conserve, espérant qu’il n’y a pas anguille sous roche et qu’on ne veuille pas noyer le poisson. Autrement la sardine fêtera l’événement en boîte. Même si le prix ne sera amoindri que d’un iota, espérant qu’elle soit tant prisée par le citoyen lambda devenu un pauvre bêta par manque d’oméga…3. Paroles d’un « Psi » ! Avec une production nationale abondante de poissons, le marocain n’aura que l’embarras « d’anchois ». Il a la latitude d’opter pour une sardine marinée dans le bain qu’elle désire. À la saumure, à l’huile végétale ou l’huile d’olive en passant par celles à la sauce tomate.

Quid de la suppression de la TVA (7%) sur les médicaments? Si cette mesure constitue une réparation d’une injustice sociale pour le citoyen, elle n’en demeure pas moins qu’elle en constitue une pour les petites pharmacies. Ne la reversant pas au fisc, le pharmacien jusqu’alors se permettait de la reverser dans sa bourse « fiscale ». Il était son propre percepteur et c’était sa bouffée d’oxygène. L’enlever ne manquera pas de le priver d’air ! J’en connais qui se rabattrons direct sur de la Ventoline ! On parle de compensations qui se profilent à l’horizon. Et comme le terme horizon étant une ligne imaginaire qui recule au fur et à mesure qu’on avance, jamais ces compensations ne seront atteintes. Enlever la TVA sur les médicaments revient à leur retirer une partie de l’effet thérapeutique. Privant le pharmacien d’une manne substantielle, c’est le pousser à ne pas aller jusqu’au bout du bon conseil. Et là c’est une bonne valeur ajoutée que le PLF serait sur le point de sacrifier.

L’adage dit « à l’impossible nul n’est tenu » mais comme en matière fiscale l’impôt – cible la TVA, les percepteurs seront mal perçus ! Mais quoi que l’on fasse, les impôts sont comme les conneries on finira toujours par les payer. Tenez, d’ailleurs la mort serait une part d’impôts… À vos déclarations !