AVC : les nouvelles recommandations AHA 2024 pour la prévention primaire

L’accident vasculaire cérébral (AVC) reste l’une des principales causes de mortalité et de morbidité à l’échelle mondiale. En 2024, l’American Heart Association (AHA) et l’American Stroke Association (ASA) ont publié des recommandations actualisées pour la prévention primaire de l’AVC. Ces nouvelles lignes directrices mettent l’accent sur une approche globale et individualisée pour réduire les facteurs de risque. Voici les points clés de ces recommandations.

  • Adopter un mode de vie sain (une bonne alimentation, l’arrêt du tabac et une activité physique régulière), associé à des bilans de santé réguliers et à la gestion des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et des AVC par l’utilisation de médicaments, peut aider à prévenir un premier épisode.
  • L’activité physique s’avère particulièrement importante pour réduire le risque d’AVC et pour la santé cardiaque en général. Concrètement, il est recommandé aux adultes de pratiquer au moins 150 minutes par semaine d’activité aérobique d’intensité modérée, ou 75 minutes par semaine d’activité aérobique vigoureuse, ou une combinaison des deux, de préférence réparties tout au long de la semaine. 
  • Selon les recommandations cliniques, les adultes sans antécédents de maladies cardiovasculaires, ainsi que ceux présentant un risque élevé, devraient adopter un régime alimentaire de type méditerranéen. Il a été démontré que celui-ci réduisait le risque d’AVC.
  • Le dépistage des risques d’AVC et l’éducation visant à réduire la probabilité d’un AVC devraient idéalement commencer au niveau des professionnels de santé des soins primaires en suivant les recommandations fondées sur des données probantes.
  • Il est conseillé aux professionnels de la santé de dépister les facteurs de risque, notamment l’hypertension, le cholestérol élevé, des niveaux élevés de glycémie et l’obésité.
  • Les facteurs de risque non identifiés et non contrôlés des maladies cardiovasculaires peuvent endommager les artères, le cerveau et le cœur des années avant l’apparition d’une maladie cardiovasculaire ou d’un AVC. 
  • Une nouvelle recommandation vise à envisager l’utilisation de médicaments agonistes des récepteurs du glucagon-like peptide-1 (GLP-1), qui sont approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour réduire le risque de maladie cardiovasculaire chez les personnes en surpoids ou obèses ou souffrant de diabète de type 2.

Certaines des mises à jour les plus importantes des nouvelles recommandations portent sur l’importance des déterminants sociaux de la santé, qui s’avèrent cruciaux pour l’issue de nombreuses maladies. Par exemple, l’éducation, la stabilité économique, l’accès aux soins, la discrimination, le racisme structurel et les facteurs liés au quartier (tels que le manque d’accessibilité, la faible disponibilité d’aliments sains et la pénurie de ressources en santé) sont autant de facteurs qui contribuent aux inégalités dans l’accès aux soins et influencent l’état de santé général. 

Comme le soulignent les auteurs, les professionnels de la santé doivent veiller à ce que l’’information destinée aux patients soit disponible à différents niveaux d’éducation et dans plusieurs langues, et intervenir en faveur de leurs patients en choisissant des traitements et des médicaments à la fois efficaces et abordables. De plus, ils recommandent que les professionnels orientent les patients vers des ressources qui répondent à leurs besoins sociaux liés à la santé (comme l’insécurité alimentaire et du logement), les dirigent vers des programmes soutenant des changements de mode de vie sains et les guident vers des programmes d’aide qui peuvent contribuer à couvrir les frais de soins de santé, y compris les dépenses en médicaments.

Les auteurs abordent également la question de l’égalité entre les sexes et les genres, avec des recommandations spécifiques pour les femmes, ce qui constitue une nouveauté par rapport aux recommandations de 2014. Certains facteurs spécifiques peuvent augmenter le risque d’AVC chez les femmes, tels que l’utilisation de contraceptifs oraux, l’hypertension artérielle pendant la grossesse, d’autres complications de la grossesse, telles qu’un accouchement prématuré, l’endométriose, l’insuffisance ovarienne prématurée et la ménopause précoce. Les nouvelles recommandations préconisent aux professionnels de santé d’évaluer toutes ces conditions, ainsi que de traiter l’hypertension artérielle pendant la grossesse et dans les six semaines suivant l’accouchement, afin de réduire le risque d’hémorragie intracérébrale chez la mère.