Covid-19: Le retrait du vaccin d’AstraZeneca soulève des questions!

Le 08 mai 2024, le géant britannique Astrazeneca a annoncé qu’il retirait de la vente son vaccin contre le Covid-19 Vaxzevria en Europe, l’un des premiers mis sur le marché pendant la pandémie.
Dans un communiqué, le groupe fait état d’un « déclin de la demande pour le Vaxzevria, qui n’est plus fabriqué ou distribué », subissant la concurrence d’un « surplus de vaccins mis à jour » face aux différents variants du virus. « Astrazeneca a par conséquent pris la décision d’initier le retrait de l’autorisation de mise sur le marché du Vaxzevria en Europe », annonce le laboratoire britannique.

Ce retrait devrait d’ailleurs s’étendre au-delà de l’Europe, le groupe annonçant qu’il va aussi « travailler avec les autres régulateurs dans le monde pour initier des retraits d’autorisations de marketing pour le Vaxzevria là où il n’y a pas de future demande attendue pour le vaccin ».

Si le bénéfice d’Astrazeneca a bondi de 21% sur un an au premier trimestre, grâce aux ventes d’oncologie, le groupe fait état depuis des mois d’une baisse constante des ventes des médicaments liés au covid – tout comme son rival GSK, qui avait été largement distancé dans la course à la mise au point d’un vaccin.

Dans son communiqué, Astrazeneca s’est félicité au passage du role joué pr son vaccin dans la lutte contre la pandémie. Le groupe pharmaceutique affirme que « selon des estimations indépendantes, plus de 6,5 millions de vies ont été sauvées lors de la seule première année d’utilisation » du sérum, « et plus de trois milliards de doses ont été distribuées dans le monde ».

Qu’en est-il des risques sanitaires du vaccin ?

Néanmoins, ce vaccin avait subi plusieurs revers, notamment la non obtention du feu vert de commercialisation des Etats-Unis. De même, le Royaume-Uni, qui avait d’abord misé sur le Vaxzevria au début de sa campagne de vaccination anti-covid, l’avait ensuite remplacé par des sérums concurrents. En France enfin, il a d’abord été autorisé, puis interdit, puis réservé au plus de 65 ans.

La question la plus sérieuse est celle de possibles thromboses liées à l’utilisation de ce produit. Dès le mois de mars 2021, trois mois donc après sa mise sur le marché, l’agence britannique du médicament a annoncé que 7 patients étaient morts d’une thrombose. En France à la même date, 4 décès sur 2 millions de vaccinés à l’époque, avaient été constatés

L’agence européenne du médicament avait conclu que le lien de cause à effet entre le vaccin et ces thromboses était « possible ». Mais elle avait aussi jugé que la balance du bénéfice-risque restait positive. Le risque de mourir du Covid-19 étant plus grand que celui de mourir d’une thrombose, d’après l’agence.

Le vaccin est en tout cas resté en vente depuis trois ans. Même si en Grande Bretagne un collectif de 50 familles a porté plainte contre AstraZeneca. Cette action auprès de la haute cour britannique est peut être aussi à l’origine du retrait de la vente de ce vaccin.

Au Maroc, la direction de pharmacovigilance n’a détecté aucun cas d’effets secondaires liés à l’injection du vaccin d’Astra Zeneca. De plus, le vaccin qui a été le plus utilisé au Maroc est celui de Sinopharm qui a été injecté à près de 80% des personnes vaccinées.

Enfin, la décision d’Astra Zeneca continuera de soulever des questions, et si les raisons invoquées par le laboratoire pour justifier ce retrait convainquent les uns, d’autres pensent que ce retrait est plutôt en rapport avec les graves, mais rares, effets secondaires que peut avoir ce vaccin. Et il sera très difficile de trancher car tous les médicaments sont pourvus d’effets secondaires dont certains peuvent être très graves. Leur utilisation ne peut être donc dépourvue de risques mais elle se justifie à chaque fois que  les bénéfices d’un traitement sont supérieurs au risques encourus.