Nausées et vomissements associés aux anticancéreux : Actualisation des recommandations de prévention

Au cours du congrès MASCC-AFSOS ((Multinational Association of Supportive Care in Cancer) qui s’est tenu du 27 au 29 juin 2024 à Lille, le Pr Jørn Herrstedt (oncologue, Odense University Hospital, Danemark) a présenté les textes mis à jour, qui sont consacrés à la prise en charge des nausées et vomissements liés aux médicaments anticancéreux conventionnels ou ciblés.

Parce que les nausées et vomissements sont un problème important, associé à une diminution de la qualité de vie et de l’adhésion au traitement, l’éducation des patients et la sensibilisation aux bonnes pratiques des prescripteurs sont donc indispensables.

La première mise à jour importante concerne la classification du risque émétique des médicaments anticancéreux. Depuis la dernière version du texte, datant de 2015, 107 nouvelles molécules ont été incluses. Chacune d’entre elles a été catégorisée selon le niveau de risque associé et selon la voie d’administration :

  • Pour les médicaments administrés par voie intraveineuse, le risque émétique est qualifié respectivement de minimal, faible, modéré ou élevé lorsque, en l’absence de prophylaxie anti-émétisante, les vomissements concernent respectivement moins de 10 %, 10 à 30 %, 30 à 90 % ou plus de 90 % des patients.
  • Dans le cas des agents administrés par voie orale, il n’existe que deux catégories : les médicaments à risque émétique minimal ou faible, lorsque le risque touche moins de 30 % des patients, et ceux à risque émétique modéré ou élevé lorsque 30 % des patients ou plus sont concerné.

Les recommandations de prise en charge dépendent ensuite du niveau de risque émétique et introduisent l’olanzapine dans certains protocoles :

  • Dans le cadre d’une chimiothérapie à risque émétique modéré reposant sur le carboplatine (aire sous la courbe cible ≥ 5 mg par millilitre/minute) ou l’oxaliplatine chez les femmes de moins de 50 ans, le traitement préventif repose sur une trithérapie (sétron, dexaméthasone et antagoniste des récepteurs NK1). Dans tous les autres protocoles à risque émétique modéré, une bithérapie est préconisée (5-HT3 plus dexaméthasone).
  • Enfin, en cas de risque faible, une monothérapie peut être proposée par sétron ou dexaméthasone ou antagoniste des récepteurs dopaminergiques. Concernant les molécules à risque minimal, aucune prophylaxie de routine n’est suggérée de façon systématique.

Source: Medscape