L’acide urique : un espoir dans le traitement des AVC ?

Une étude récente, dirigée par le Dr Enrique Leira et le Dr Anil Chauhan de l’Université de l’Iowa et financée par les National Institutes of Health (NIH), a exploré les effets potentiels de l’acide urique dans le traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les résultats, obtenus sur des modèles animaux, pourraient ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour limiter les séquelles neurologiques post-AVC.
L’AVC, une urgence médicale
L’AVC, qu’il soit ischémique (obstruction d’une artère cérébrale) ou hémorragique, est une cause majeure de mortalité et de handicap dans le monde. Les traitements actuels, comme la thrombolyse ou la thrombectomie mécanique, doivent être administrés rapidement pour être efficaces, mais ils ne sont pas toujours suffisants pour prévenir les lésions cérébrales.
L’acide urique : un antioxydant neuroprotecteur ?
L’acide urique, souvent associé à des pathologies comme la goutte lorsqu’il est présent en excès, possède également des propriétés antioxydantes. Des études antérieures ont suggéré qu’il pourrait protéger les neurones en neutralisant les radicaux libres produits lors de l’ischémie cérébrale.
L’équipe des Dr Leira et Chauhan a testé cette hypothèse sur des rongeurs soumis à un AVC expérimental. Les chercheurs ont administré de l’acide urique après l’occlusion artérielle et ont évalué ses effets sur la taille de l’infarctus et la récupération fonctionnelle.
Résultats préliminaires encourageants
Les chercheurs ont administré le traitement ou un placebo par voie intraveineuse et ont suivi la récupération des animaux pendant un mois à l’aide d’évaluations neurologiques et d’IRM. Les résultats, publiés dans la revue Stroke, montrent que :
• les souris traitées à l’acide urique présentaient une meilleure récupération sensorimotrice 30 jours après l’AVC ;
• un plus grand nombre d’animaux traités ont survécu par rapport au groupe témoin.
L’efficacité du traitement a été observée sur des souris et rats de différents profils : jeunes, âgés, obèses ou hypertendus, suggérant que l’acide urique pourrait donner de bons résultats même chez des personnes présentant des comorbidités. Cependant, bien que l’acide urique ait amélioré la fonction neurologique, il n’a pas significativement réduit la taille des lésions cérébrales.
Perspectives et prochaines étapes
Si ces résultats se confirment chez l’humain, l’acide urique pourrait compléter les traitements existants, en particulier pour les patients ne pouvant bénéficier rapidement d’une thrombolyse. Des essais cliniques préliminaires ont déjà exploré son utilisation, mais des études plus larges seront nécessaires pour valider son efficacité et sa sécurité.
Conclusion
Cette étude souligne le potentiel inattendu d’une molécule souvent stigmatisée pour son rôle dans la goutte. Elle rappelle également l’importance de la recherche fondamentale dans la découverte de nouvelles stratégies thérapeutiques pour des pathologies aussi graves que l’AVC.
Sources : National Institutes of Health (NIH), Université de l’Iowa.