HYGIÈNE INTIME CHEZ LA FEMME

En dehors des menstruations (règles), le vagin est tapissé de sécrétions claires qui le protègent des infections. Au cours du cycle menstruel, leur aspect varie (elles sont plus ou moins épaisses) et leur odeur change, sans jamais être désagréable. Le vagin est aussi protégé par la flore vaginale qui empêche le développement de germes pathogènes (bactéries ou champignons responsables d’une vaginite). Pour préserver cet équilibre, il faut éviter d’adopter une hygiène intime trop agressive (ex : emploi de cosmétiques irritants).
Qu’est ce que la toilette intime ?
La toilette intime consiste à laver la zone du périnée, qui regroupe des organes différents selon le sexe de la personne. Chez la femme, cette région comporte d’abord la vulve (fente bordée par les petites et grandes lèvres). À l’avant de celle–ci se trouve l’orifice de l’urètre, et juste au–dessous, l’entrée du vagin. Enfin, l’anus est positionné à l’arrière de la vulve. Une substance blanchâtre, appelée smegma, composée de débris de cellules mortes et de sécrétions, est naturellement présente au niveau des petites lèvres des organes génitaux féminins. La toilette intime doit être effectuée une fois par jour (éventuellement deux en période menstruelle), au moment de prendre un bain ou une douche. Dans tous les cas, il faut respecter les conseils suivants :
• Ne pas utiliser de gant de toilette (susceptible de contenir des germes) mais vos mains propres.
• Privilégier les savons doux, sans parfum, au pH neutre.
• Éviter d’utiliser des parfums ou déodorants après la toilette.
En cas de sécrétions vaginales à l’aspect inhabituel et/ou une odeur très désagréable, Il faut consulter le médecin: Il pourrait s’agir d’une vaginite. Les étapes de la toilette intime 1. Il faut nettoyer consciencieusement la vulve (petites et grandes lèvres) d’avant en arrière. Ne pas savonner l’intérieur du vagin et éviter de prendre des douches vaginales (qui détruisent la flore et favorisent ainsi la survenue d’infections comme les mycoses vaginales). 2. Lavez ensuite la région anale, sans revenir en avant. 3. Rincez abondamment à l’eau claire. 4. Bien sécher avec votre serviette personnelle, en tamponnant doucement (sans frotter).
Recommandations pour une bonne hygiène intime
Conseils vestimentaires
• Préférer les sous-vêtements en coton à ceux en tissu synthétique (qui favorisent la persistance de l’humidité et la macération). Veiller à les changer chaque jour et lorsqu’ils sont humides. De même, il faut ôter rapidement tout vêtement mouillé (ex. : maillot de bain).
• Se passer de sous-vêtements au lit (conseil valable également pour les enfants).
• Éviter l’usage des protège-slips, qui favorisent les irritations et infections.
Aux toilettes :
• Il faut utiliser du papier hygiénique non parfumé, et non des lingettes humides parfumées. Cela limite les risques d’irritation et d’allergie cutanée.
• S’essuyer d’avant en arrière, car si l’urine est stérile, les selles contiennent de nombreux germes. Vous éviterez ainsi de ramener les bactéries de l’anus vers l’urètre et le vagin, pouvant être responsables de cystite ou de vaginite.
Pendant et après les relations sexuelles :
• Il est indispensable d’employer un préservatif lors de chaque rapport à risque pour éviter une éventuelle infection sexuellement transmissible ou «IST» (chlamydia, syphilis, trichomonase, VIH, herpès).
• Les femmes sujettes aux mycoses vaginales ou aux cystites doivent éviter les crèmes contraceptives spermicides.
• Les femmes ayant déjà présenté des cystites suite à des relations sexuelles, doivent uriner tout de suite après chaque rapport.
En période de règles :
• Ne pas utiliser de protections périodiques parfumées. • Changer régulièrement vos serviettes et/ou vos tampons.
La flore vaginale : 6 choses à savoir
- Une flore vaginale déséquilibrée est la porte ouverte aux infections: Chez une femme adulte, chaque millilitre de sécrétions vaginales est composé de 100 millions à 1 milliard de micro-organismes. La plupart sont des bactéries du genre Lactobacillus. Ce sont elles qui protègent le va gin des infections. Quand le nombre de ces «bonnes» bactéries diminue, la population de lactobacilles se clairseme, au profit d’autres espèces qui peuvent être pathogènes.
- Un excès d’hygiène détruit le micro biote vaginal: Il faut à tout prix éviter les pratiques hygié niques inadaptées.
- Fumer tue aussi la flore vaginale: À partir de 30 cigarettes par semaine, le risque de déséquilibre de la flore est multiplié par trois.
- Les antibiotiques endommagent le microbiote vaginal: Pratiquement toutes les familles d’antibiotiques ont à la longue une action délétère sur les lactobacilles. Il est d’ailleurs recommandé de prendre en complément du traitement antibiotique des probiotiques par voie vaginale.
- Le microbiote vaginal évolue tout au long de la vie: Très pauvre pendant l’enfance, il se développe véritablement au moment de l’adolescence. Vient ensuite la ménopause, qui, chez certaines femmes, bouleverse l’équilibre de cette flore vaginale. Les femmes sont alors davantage sujettes aux infections, comme les cystites».