Maladie de Lyme : de nouvelles recommandations de la HAS!

Contexte et objectifs des nouvelles recommandations
La HAS a mis à jour ses recommandations concernant la maladie de Lyme le 18 février afin de clarifier les connaissances scientifiques actuelles et d’harmoniser les pratiques cliniques. L’objectif est d’éviter les errances médicales, notamment en ce qui concerne la prise en charge de la borréliose de Lyme et des autres maladies vectorielles à tiques. La version de 2018 avait été partiellement rejetée par les 25 sociétés savantes participantes, qui avaient alors publié leurs propres recommandations. Les points de désaccord portaient sur l’existence d’une forme chronique de la maladie (appelée SPPT ou Symptomatologie/Syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique) et sur l’utilisation prolongée d’antibiotiques.
Diagnostic et traitement
La HAS insiste sur l’importance d’un diagnostic précis, reposant sur un trépied diagnostique : exposition aux tiques, signes cliniques caractéristiques et sérologie positive pour les formes disséminées. Si l’un de ces critères manque, des examens complémentaires sont nécessaires. La HAS déconseille l’utilisation d’une antibioprophylaxie post-piqûre de tique pour prévenir la borréliose de Lyme.
En ce qui concerne le traitement, la HAS a clarifié les durées et les posologies. Pour l’érythème migrant, le symptôme le plus caractéristique de la maladie, la doxycycline est recommandée en première intention : 200 mg/j pendant 10 jours pour un érythème isolé et 14 jours pour un érythème multiple. Cette recommandation s’applique désormais également aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 8 ans, une nouveauté par rapport aux précédentes directives. Une récente revue de la littérature a montré que la doxycycline, aux doses recommandées, ne provoque pas de coloration dentaire chez les jeunes enfants.
Pour les enfants de moins de 20 kg, l’amoxicilline en suspension buvable est privilégiée en raison de l’absence de formulation adaptée en doxycycline. L’amoxicilline est également proposée en deuxième intention pour les adultes et les enfants de tout âge, à raison de 50 mg/kg/j en trois prises sans dépasser 4 g/jour pendant 14 jours. L’azithromycine est recommandée en troisième intention.
Reconnaissance des symptômes persistants
Un autre point important de ces recommandations est la reconnaissance des symptômes non spécifiques (fatigue invalidante, douleurs musculosquelettiques, troubles cognitifs, etc.) persistant plus de six mois après un traitement antibiotique. Ce syndrome, appelé PTLDS (post-treatment Lyme disease syndrome), touche entre 6 et 20 % des patients traités en Europe. Bien que mal compris et sans test diagnostique spécifique, le PTLDS nécessite une prise en charge personnalisée, globale et pluridisciplinaire, de préférence dans un Centre de compétence ou de référence des maladies vectorielles liées aux tiques.
La HAS déconseille les traitements antibiotiques prolongés (comme la doxycycline ou la ceftriaxone) ou les cures d’antibiothérapie orale après un traitement par ceftriaxone intraveineuse, en raison de l’absence de preuve d’efficacité.
Source: HAS