Test olfactif : une méthode simple pour diagnostiquer le déclin cognitif

Actuellement, les marqueurs du liquide céphalorachidien, associés aux données cliniques et aux techniques d’imagerie (IRM et PET scan), représentent les références incontournables pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer et les démences. Cependant, ces méthodes présentent des inconvénients : les prélèvements sont souvent mal tolérés par les patients, tandis que les examens d’imagerie restent coûteux et parfois difficiles d’accès. Des approches moins invasives et plus accessibles, comme les tests olfactifs, pourraient constituer une alternative prometteuse. Ces tests se révèlent être de puissants indicateurs du risque de déclin cognitif et de démence.

Une équipe américaine a étudié leur capacité prédictive en les combinant à des évaluations cognitives globales, différemment aux biomarqueurs d’imagerie. La Mayo Clinic Study of Aging study est une étude en population qui a inclus 864 sujets et les a suivis pendant 8 années.
À l’inclusion, les participants passaient des tests olfactifs et cognitifs suivants : test d’identification rapide des odeurs à 12-item (Brief Smell Identification Test, BSIT, réalisable en 5 min par du personnel non médical) et test de mémoire et de concentration (modified Blessed Information Memory Concentration Test, BIMCT). Les participants étaient également invités à passer une IRM et un PET-Scan au 11C-PiB et au FDG. Rappelons que le premier de ces composés permet d’évaluer de façon non invasive la charge amyloïde, tandis que le second reflète l’activité métabolique du cerveau.

Au total, 647 participants âgés de 55 ans ou plus, sans démence, ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 74 ans, avec une majorité d’hommes (54 %) principalement d’origine caucasienne non hispanique. Parmi eux, 63 présentaient déjà des troubles cognitifs légers lors de l’inclusion. Pendant une période de suivi moyenne de 8,1 ans, 102 participants ont développé un déclin cognitif de novo et 34 ont progressé vers une démence.

Les résultats ont révélé que des performances faibles au test olfactif  BSIT se sont révélées être de bons indicateurs du risque de déclin cognitif. Des résultats altérés au BIMCT, des anomalies détectées par PET scan (11C-PiB et FDG) ou IRM étaient également associés à une augmentation du risque de déclin cognitif et de démence. Cependant, aucune de ces mesures, considérées individuellement, ne présentait une fiabilité suffisante comme prédicteur unique.

En revanche, la combinaison des données démographiques avec les scores du BSIT et du BIMCT a offert une capacité prédictive comparable à celle obtenue en associant les données démographiques au PET scan 11C-PiB, atteignant environ 80 % dans les deux cas.